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SOCIETE

JI des droits des femmes, quid du leadership féminin en RDC? (Édito)

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Célébrée le 8 mars de chaque année, la Journée internationale des droits des femmes est l’occasion de faire un aperçu général sur le leadership féminin en République démocratique du Congo.

Le leadership féminin, selon Janie Duquette, “est une ressource naturelle non encore exploitée”. Il concerne toutes les femmes car chacune d’elle est une PDG de quelque chose. Les femmes sont naturellement, de par leur rôle, im- pliquées dans la gestion de famille, cellule de base de la société.

A ce titre, elles développent et pratiquent le leadership base sur des choix prioritairement salutaires. Leur leadership s’adresse aussi bien aux êtres humains qu’aux patrimoines étant donné qu’en bonne mères de famille, les femmes se préoccupent de sauvegarder la vie en améliorant sa qualité, mais aussi le cadre environnemental.

Dès lors, pourquoi parle-t-on du leadership féminin au lieu du leadership tout court? Y-a-t-il vraiment un leadership spécifique aux femmes? Quelle serait la différence entre ce type de modèle et celui pratique par les hommes?

Les experts en ressources humaines font des éloges du leadership féminin pour sa particularité en bienveillance, empathie, écoute, intuition, authenticité, douceur. Des atouts qui permettent de rencontrer les attentes de la société jusqu’à atteindre le Graal. Car, personne n’arrive à expliquer l’extrême pauvreté chronique de la population, alors que le pays est doté d’un sol et d’un sous-sol au potentiel scandaleusement riche.

Cela veut dire que, dans le cas de la RDC, le leadership massivement masculin ressemble à un arbre dont les fleurs n’ont pas vraiment tenu la promesse de fruits.

En nommant des femmes a des postes aussi clefs, le Président Tshisekedi a lancé une nouvelle vision de la gouvernance. A condition que ces femmes comprennent cette vision du chef de l’Etat. Parce qu’en réalité le leadership des femmes est différent de celui des hommes.

Cette différence réside dans le choix des politiques publiques que les uns et les autres devraient opérés. L’expérience montre qu’une femme leader ne ferait pas les mêmes choix qu’un homme dans la même position et les mêmes circonstances.

Certes, si un homme leader choisit de prioriser des questions de politiques publiques basées sur des matières en rapport avec le pouvoir politicien, sa conquête, son exercice ou sa conservation, une femme, en revanche, choisirait le côté social. D’aucuns n’ignorent que les efforts des femmes sont plus orientés vers les soins de santé, la scolarité, la nourriture, le logement.

Pour y arriver, les femmes travaillent dur dans l’entrepreneuriat. Peu importe, formel ou informel. C’est pourquoi des femmes au pouvoir choisiraient de mettre en avant ces domaines afin d’impulser le développement au plus bas niveau de l’échelle sociétale et communautaire.

Le leadership féminin va plus se pencher vers la construction des infrastructures de base telles que les maternités, les centres de santé, les écoles, les routes de desserte agricole, le fonds d’investissement en faveur des micro, petites et moyennes entreprises. Sans oublier l’agro-industrie nécessaire à la lutte contre l’insuffisance alimentaire. Toutes choses qui concourent a la création des richesses, l’augmentation du PIB. S’il était permis aux femmes d’élaborer le budget national, certainement qu’elles mettraient plus d’argent dans les secteurs énumérés ci-dessus.

La gouvernance des hommes n’a pas alloué grand chose à ces secteurs dans les budgets publics. Pourtant, ils touchent directement la population. Les hommes investissent plus dans la propagande. Un autre atout des femmes serait leur capacité à insuffler une gouvernance basée sur le dialogue social permanent, la conciliation, la résolution pacifique des conflits. On appelle ça le “soft power”. Cette méthode permet d’éviter des conflits au pays. Pour illustrer, il faut considérer la situation actuelle du pays.

Dans le débat public on parle plus de l’armée. Un pays en proie a des conflits dépense beaucoup d’argent dans l’armement, les renseignements militaires et sécuritaires. L’argent va davantage dans l’effort de guerre plutôt que dans la formation, la santé, la justice distributive.

Or, les pays longtemps domines par le leadership des femmes tels que le Cap- Vert et autres sont dotés en abondance d’hôpitaux, des écoles dans chaque quartier, des services pourvoyeurs d’emplois, les transports publics à la portée de tout le monde…

Ce n’est pas un hasard quand le Président Tshisekedi nomme une femme à la tête de la Banque centrale, autorité monétaire du pays. Cette institution joue un rôle crucial dans la chaîne des dépenses publiques. C’est la Banque centrale qui encadre le processus de création des banques et institution de micro finance. Cela est d’autant plus important que le défis majeur de développement à la base reste l’accès aux financements.

Une femme à la tête d’une telle institution va certainement influencer l’affectation des lignes budgétaires. A y regarder de prêt, l’on constate que tous les postes qui touchent aux secteurs sociaux sont aujourd’hui entre les mains des femmes. Ministère de l’emploi, celui de la formation professionnelle, l’environnement, la promotion du genre, les personnes vulnérables, la culture, les mines… Et pour couronner le tout, le chef de l’Etat a nommé une femme auprès de lui. Objectif, assurer le cordon entre la vision du Président et chaque membre du gouvernement, et travailler au quotidien sur la cohésion et l’unité nationale.

Dans cette logique, le Président avait déclaré qu’il souhaiterait que la personne qui va lui succéder soit une femme.

Nicolas Kayembe

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