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AFFAIRE MOBONDO : UN FAUX PROCÈS CONTRE DES LEADERS DU GRAND BANDUNDU

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Ils ne sont ni chefs de terres, ni chefs coutumiers,ni ministres des affaires foncières, ni gouverneurs de provinces. Ils n’ont été cités par aucun des miliciens Mobondo arrêtés. Ils sont même adversaires politiques et ne collaborent presque pas. Comment peuvent-ils comploter pour vendre leurs terres aux Rwandais ? Le Mandat revient sur les mensonges du Magazine Qui dit Vrai et le faux rapport monté dans un labo à Kenge et exploité par des tireurs des ficelles dans le seul but de  jeter en pâture des leaders qui, contre vents et marées, ont tout fait pour faire obstacle au plan d’occupation des terres du Grand Bandundu par les éleveurs Rwandais.

Dans sa livraison de fin juillet 2024, le Magazine  » Qui dit vrai » animé par un certain MP Maestro a fait étalage des grossièretés surprenantes qu’il qualifie, selon sa piètre école, de révélations impliquant Aubin Minaku, Christophe Mboso, Laurent Batumona, Jonathan Bialosuka, Frida Mushie et Collette Lukamata, tous leaders du Grand Bandundu, dans l’affaire Mobondo . Le prétendu journaliste en quête du buzz brandit dans sa vidéo, un chiffon publié sur Facebook par un certain Mbaya sous le sceau de Zibula Meso qu’il considère comme Rapport d’une organisation internationale des droits de l’homme, lequel rapport a accuserait les leaders précités d’entretenir les Mobondo pour faciliter l’occupation rwandaise dans la partie Ouest du pays. Ces leaders auraient perçu pour ce sale boulot 2 milliards 948 millions de dollars américains auprès de Joseph Kabila, des sheptels pour leurs fermes et obtiendraient des droits fonciers auprès des éleveurs Rwandais pendant 26 ans.

La 2eme preuve du pseudo magazine est la lettre d’un prétendu décaissement des 6,5 millions de dollars par la présidence au profit des chefs Teke et Yaka, mais détournés par l’ancien ministre Peter Kazadi. Comment la Présidence pouvait débourser une telle bagatelle en lieu et place du Gouvernement et la confier à Peter Kazadi sans impliquer les ministères de la Défense nationale et des Finances ?

Comme on peut le constater, il s’agit des révélations très graves et qui,si elles s’avéraient vraies, devaient faire l’objet d’enquête contre ces personnalités. Et dans le cas contraire, l’animateur et sa chaîne de Télévision Buisson Ardent devaient être sanctionnés pour diffamation, colportage de faux bruits et incitation à la haine.

Sponsorisé par des réseaux instrumentalisés dans les officines rwandaises ayant échoué leur plan d’expansion, le magazine  » Qui dit Vrai » tente de déstabiliser des leaders du Grand Bandundu et surtout ceux du Kwango très attachés à leurs terres et réputés comme des résistants même à l’époque coloniale.

Aussi, l’opinion sait que les leaders incriminés sont des adversaires politiques et ne collaborent presque pas. Suite à leurs relations tendues, ils sont incapables de monter une telle cabale ensemble.

Un faux rapport attribué à Zibula Meso

Lemandat.cd qui a enquêté sur le phénomène Mobondo avait consacré et publié un dossier devenu une référence sur l’origine, les contours, les acteurs et les revendications des Mobondo. Nous y reviendrons.
Après vérification des dénonciations de MP Maestro, il se dégage que le document qu’il présente comme rapport d’une ONG internationale est un petit article de laboratoire fabriqué à Kenge et publié sur Facebook dans le forum de l’Asbl Zibula Meso par un certain Mbaya et relayé sûrement contre espèces trébuchantes par un média en ligne ayant un correspondant à Kenge.
Cet article, mieux un chiffon truffé de contrevérités, visait le député national Jonathan Bialosuka, patron du plus grand parti de l’espace BANDUNDU, l’Alliance Pour la Bonne Gouvernance (ABG), suite à ses récentes initiatives prises en faveur du développement du Kwango.
Curieusement, même les ténors de la très crédible Zibula Meso, une ONG de la société civile du Kwango, devenue internationale à en croire le Magazine, ne reconnaissent pas avoir produit un rapport ni une dénonciation sur le phénomène Mobondo. Première hérésie du Magazine Qui dit Vrai.

Selon des sources concordantes, c’est ce chiffon récupéré par les officines pro rwandaises pour régler des comptes à des personnalités qui ont pourtant fait échec au projet d’occupation des éleveurs Banyamulenge en 2012.
Le magazine parle même d’une bagatelle de près de 3 milliards de dollars versés par l’ancien Président Joseph Kabila aux notables cités mais sans présenter une seule preuve de ce paiement.
Or, 2,9 milliards de dollars, c’est 3000 kms de routes dans le grand BBD. Si le deal était vrai, les signes d’enrichissement illicite de ces leaders auraient été visibles tant en province qu’à Kinshasa voire à l’étranger.

Tout part du parc de Bukanga Lonzo

Pour comprendre les tentatives d’occupation des éleveurs Rwandais dans l’ouest de la RDC, il convient plutôt d’analyser le processus d’acquisition des terres du parc de Bukanga Lonzo.

Selon un membre des renseignements, les pâturages de Bukanga Lonzo étaient, en réalité, la destination des éleveurs Rwandais; ce qui aurait précipité le sabotage de cet investissement par le gouvernement Matata et certains cadres de la présidence sous Kabila.

Hormis Bukanga Lonzo, Io faut citer les fermes de Kingakati et la grande concession achetée par le président Joseph Kabila du village Nkana au Maïndombe à Maluku juste en face de la concession de Paul Kagame de l’autre côté du fleuve Congo à Brazzaville.

Il sied de rappeler que toutes les personnalités incriminées par le Magazine « Qui dit Vrai » ne sont ou n’étaient ni Chefs coutumiers,ni gouverneurs,ni ministres des affaires foncières encore moins des Premiers ministres dans la période allant de 2012 à 2021, pour vendre des terres ou engager l’État congolais.

Quand le gouvernement Matata Mponyo avait acquis des terres pour constituer le Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, il avait même évité les vrais chefs de terres et notables du coin sauf l’ancien ministre délégué aux Finances Patrice Kitebi et le chef de groupement de Takundji appelé MAYALA devenu chef coutumier à Mongata. Plusieurs chefs des terres, chefs de groupements et des secteurs exclus à ce processus et privés de leurs terres avaient initié à l’époque des  mémos en collaboration avec des notables du Kwango et la société civile, pour revendiquer leurs droits fonciers et ceux de la province.
Zibula Meso  ASBL avait à la même époque produit une déclaration dénonçant les manœuvres de l’ancien Premier ministre pour marginaliser les vrais ayant-droits dans l’exécution du projet Bukanga Lonzo au profit de faux chefs coutumiers venus du Maniema et présentés auprès des investisseurs.
Les archives de Lemandat.cd renseignent qu’à l’arrivée massive des éleveurs Banyamulenge avec leurs sheptels, tous les leaders du Kwango et du Kwilu étaient unanimes avec les mouvements associatifs pour rejeter leur installation sur leurs terres. L’ancien speaker de l’Assemblée nationale Aubin Minaku avait même convoqué une Table- ronde à laquelle avaient pris part des délégués des chefs coutumiers de l’espace BANDUNDU, des associations de la Société civile dont Zibula Meso et la NSCC,  les députés nationaux et une délégation des migrants éleveurs. À la fin de ces travaux, les éleveurs avaient obtenu la possibilité de vendre leurs bétails et de regagner leurs milieux d’origine, les opérateurs économiques et politiques étaient encouragés de racheter les sheptels tout comme le gouvernement pour appuyer les éleveurs locaux et faciliter le retour des éleveurs migrants.
C’est dans ce contexte que certains leaders politiques auraient acheté les bovins cornus auprès des éleveurs venus de l’Est.
Aujourd’hui, alors qu’aucun rapport des services de sécurité ne fait mention de la présence des éleveurs Rwandais dans le Kwango, le Maïndombe ou le plateau des Bateke, le magazine qui en fait des révélations n’en fournit aucune preuve. Le journaliste ne dit même pas dans quels villages se trouvent ces éleveurs avec leurs troupeaux.
Et l’on peut se demander, en quoi le fait de disposer d’une ferme ou d’avoir acheté des vaches auprès des éleveurs Banyamulenge devient une complicité d’occupation des terres par le Rwanda ?

De la vente des terres au phénomène Mobondo

L’insécurité qui sévit dans les provinces issues du démembrement du Grand Bandundu, le plateau des Bateke et à la périphérie de la ville de Kinshasa reste une préoccupation majeure tant pour les leaders de ces contrées que pour les autorités du pays à commencer par le Chef de l’État Félix Tshisekedi lui-même.
Impliqués dans la résolution de ce conflit né des dissensions foncières, le Président de la République, le gouvernement, l’armée ainsi que tous les services de sécurité du pays savent pertinemment bien ce qui se passe sur terrain et les motivations profondes des Mobondo.
Parmi les centaines Mobondo déjà arrêtés au cours des opérations de l’armée, aucune présence rwandaise n’a été signalée, quand bien même le modus operandi de cette milice s’apparenterait à celui des groupes armés de l’Est de la RDC. Au cours des procès, personne parmi les mobondo détenus a dénoncé les notables du Kwango d’être derrière cette milice.

C’est un secret de polichinelle que la vente des terres par les chefs coutumiers Teke à certaines personnalités politiques de l’Est dont Joseph Kabila et Vital Kamerhe, serait à l’origine du conflit sanglant qui oppose d’une part les chefs Teke et les fermiers Yaka.
Cependant, quand Joseph Kabila avait acheté son empire de Kingakati qui traverse des milliers de Kilomètres près de Kinshasa, il avait traité uniquement avec les chefs des terres Teke dont Kingakati et Nguma. Quand il a acheté son second empire le long du Fleuve Congo partant du village Cana ( Nkana) près de Maïndombe jusqu’à la commune de Maluku, il n’y avait aucun des leaders diffamés par le magazine Qui dit Vrai.

Seuls les services de sécurité peuvent dire avec exactitude qui habitent et quelle exploitation fait l’ancien président des vastes espaces gracieusement acquis des coutumiers Teke.
C’est donc un faux procès d’accuser des personnalités du Grand Bandundu dans un sale complot même si leurs provinces sont les mal loties du régime.

Il serait aussi mal adroit d’accuser les Mobondo d’être au service des Rwandais dans la mesure où cette milice est née des frustrations des fermiers Yaka dépossédés de leurs terres par des chefs Teke. Le cardinal Ambongo ayant visité les diocèses dans ces contrées s’en est bien rendu compte.

Selon des témoignages,  partout où ils sont passés, leur seul objectif était de chasser les chefs de terres véreux qui ont vendu les terres dont dépend la survie de leurs familles.

Des vendeuses des maniocs interrogées au Marché de la Liberté indiquent qu’il n’est plus possible d’acheter des terres au plateau des Bateke surtout dans les zones contrôlées par les Mobondo. « Tout le monde peut louer des hectares pour faire les champs mais jamais acheter« , a confié Mme Hélène X rencontrée au parking du Marché de la Liberté.

Selon des sources concordantes, à leur passage , les Mobondo installent des nouveaux chefs avec interdiction de vendre des terres. S’ils sont manipulés par des forces obscures, le magazine aurait dû en apporter les preuves pour permettre aux services de sécurité et au gouvernement de prendre le taureau par les cornes. Les opérations militaires de répression s’étant révélées infructueuses, le Chef de l’État a lui-même initié un processus de dialogue couronné par un accord entre les deux camps Teke et Yaka. Voilà ce que les tireurs des ficelles doivent encourager.

La violence est à condamner sous toutes ses formes et ne peut être encouragée comme moyen de régler les différends. Il appartient aux autorités compétentes de rétablir l’ordre public troublé, de sanctionner les auteurs et leurs complices directs et indirects. Établir des raccordements frauduleux juste pour nuire à la réputation des adversaires politiques, c’est jouer avec du feu.

Martinez NGYALUKA

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