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Affaire Mboso: Encore une,deux, trois léçons amères pour l’UDPS après la vaine polémique

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Question à cent francs congolais. Qui aura été couard ou pleutre ces derniers jours après les épouvantails agités par devant M. Christophe Mboso Nkodia Pwanga ? Oui, la question, c’est pour faire les comptes, après tout le vent pompé par une motion-fiction visant à déboulonner de son prestigieux piédestal le Président de l’Assemblée nationale.

M. Mboso, son péché cardinal est d’avoir convié ses pairs députés du Kivu à quitter les groupes armés, eux qui terrassent la paisible population. En sus, outre leurs innombrables crimes de sang, ils ne se font pas prier pour exploiter les minerais parmi les plus précieux dans la région de manière illicite.

On rapporte qu’en marge de l’affaire, c’est plutôt son collistier en personne, Jean Marc Kabund, qui en aurait profité pour lui régler les comptes, de façon sibylline. Le Vice-premier président y a vu une occasion de lui réclamer, à sa manière personnelle, cinq millions de dollars à se partager vraiment comme à l’issue d’une villageoise partie chasse. Dire que ces pratiques anti-vertueuses se conjuguent avec la vie institutionnelle et en public. Pouah !

S’est-il trouvé des raisons pertinentes ou plutôt opportunistes pour jouer sa partition ? On n’y répondra un jour.

Une chose est certaine : Jean Claude Katende, militant et activiste des droits humains s’est mêlé de l’affaire en se mêlant de surcroît les pinceaux : il demandait, lui, au nom de ces sacro-saints droits humains qu’on amena quasiment à la potence le Président Mboso qui, Katende en était persuadé, s’est jeté l’opprobre par ses déclarations plutôt républicaines. Mais avant cette guillotine réclamée à cor et à cri, il pensait obtenir sa déchéance de la présidence de l’Assemblée nationale.

Cette façon d’énerver le droit a exaspéré un confrère qui, dans un style ampoulé, a mis les pendules à l’heure.

Kabeya Pindi Pasi, qui ne va pas, côté belles lettres, sans nous rappeler Frantz-Olivier Gisbert, le célèbre éditorialiste français du magazine Le Point, a mis un terme à cette polémique en ayant les mots justes et judicieux. Ainsi a-t-il rappelé que le parlementaire, qui se trouve être M. Mboso, est protégé de part en part par la loi. Ou plus exactement le droit. A ce titre, comme pour n’importe quel député d’ailleurs, il ne peut être déféré devant les cours et tribunaux pour ses positions devant la plénière.

Et comme si cela ne suffisait pas, les jeunes du Kivu ont fait parvenir dans la journée une correspondance enflammée, écrite au vitriol, dans laquelle ils dénonçaient l’incivisme de certains députés, impliqués dans les violences dans la région, mettant ainsi entièrement leurs pieds dans le sillon du Président de l’Assemblée nationale.

Si cette affaire se termine presqu’en eau de boudin, il faut en tirer des leçons exquises.

L’UDPS, qui visiblement se croit être l’Union Sacrée de la Nation, se doit d’apprendre (au pouvoir) qu’en politique, il est mieux de savoir ce qu’on veut : on ne scie pas la branche d’arbre sur laquelle on est assis. En plus clair, les alliés frustrés, fragilisés est une façon directe de se tirer une balle dans le pied. L’Union Sacrée de la Nation est un cartel encore fragile et précaire. On doit travailler à la consolider, au risque de faire le jeu de l’opposition qui a déjà entamé de détricoter la nouvelle majorité.

Ce week-end, tout un groupe parlementaire de l’Union Sacrée a retraversé la rue avec armes et bagages dans l’autre sens. A qui le tour ? Sous les manguiers, les contingents des militants ont déclaré samedi avoir conscience que le mandat leur confié par le peuple congolais était en épuisement avancé. Ils ont ajouté surtout ne pas du tout être sûrs qu’il leur sera renouvelé en 2023.

Marie-France Botulu

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