Vincent Karega, ambassadeur du Rwanda accrédité en République démocratique du Congo (RDC) doit être expulsé, exigent les activistes pro-démocratie après la confirmation par l’ONU du soutien de Kigali aux rebelles du M23.
Les mouvements citoyens et quelques partis politiques de l’opposition ont appelé le gouvernement congolais à expulser le diplomate Rwandais et à rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda. Ce dernier est intervenu dans l’Est de la RDC directement et en soutien à des groupes armés, confirme le rapport du groupe d’experts des Nations unies.
Dans sa réaction, le diplomate rwandais a fait savoir que « les activistes me chasseront de la RDC », mais « ne pourront jamais effacer de moi la RDC où je suis né, j’ai étudié, vécu pendant 27 ans de congolité ».
Vincent Karega encourage l’harmonisation des relations. Il invite les Congolais et Rwandais à « avaler » leurs « egos » et à travailler pour la paix et le développement.
« La RDC et le Rwanda de part l’histoire séculaire d’intermariages, migrations, affaires conjointes et partenariats de qualité n’ont pas besoin de médiation étrangère pour coopérer, activer la fraternité et le voisinage », a souligné l’ambassadeur rwandais.
Les relations entre les deux pays sont tendues depuis la résurgence fin de 2021 du M23, mouvement rebelle défait en 2013. Kinshasa plaide pour des sanctions internationales contre Kigali dont le soutien au M23 est confirmé par l’ONU.
Le 13 juin, la ville stratégique de Bunagana (50 km au nord de Goma), carrefour commercial à la frontière ougandaise, a été prise par le M23 après des affrontements. Des images de drone fournies par la Monusco, des vidéos et photos amateurs et des témoins oculaires établissent la présence des forces armées rwandaises et/ou du transfert de leurs équipements au M23, dans et autour de la ville de Bunagana, la veille et le jour de l’attaque.
Le rapport de l’ONU ajoute que « des témoins oculaires et des chercheurs ont rapporté une complaisance passive, a minima, de l’armée ougandaise à la frontière, qui a permis aux combattants du M23 de traverser la frontière » pour attaquer la ville.
Le rapport précise qu’à « plusieurs reprises, des images aériennes ont montré de grandes colonnes comptant jusqu’à 500 hommes armés à proximité des frontières de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda, se déplaçant de manière très organisée et portant une tenue et un équipement militaires standardisés (uniformes et casques très similaires à ceux des RDF) », les forces armées rwandaises.
NK