Profond malaise à la Régie des Voies Aériennes (RVA) depuis l’arrestation du DG Abdalah Bilenge. La pression des agents qui accusent quatre à cinq mois d’arriérés de salaires monte et le DGA Pambu Pambu sensé assurer la gestion intérimaire de la Régie, vient de capituler en confiant l’intérim au Directeur chargé d’exploitation, M.Mayaya.
Incapable de travailler, le DGA évoque un problème de santé pour justifier sa décision prise en violation de la procédure en la matière. C’était prévisible car M.Pambu Pambu n’a pris ses fonctions que trois mois après sa nomination. A ce stade, il ne maitrise pas encore tous les méandres de la gestion d’une entreprise aussi stratégique que technique comme la RVA.
Voilà pourquoi il vient devcraquer en l’absence de son titulaire et vient de céder l’intérim au Directeur d’exploitation en violation même de la procédure légale.
Selon un professionnel du droit, le DGA n’est pas habilité à désigner un intérimaire à la tête de l’entreprise.
Seul le Conseil d’administration peut le faire en accord avec la tutelle administrative, le Ministre du Portefeuille.
Selon des analystes économiques, cette situation risque de précipiter la descente aux enfers de cette entreprise et d’anéantir les efforts de son Comité et son personnel à relever le niveau de navigation aérienne en RDC.
Dans les couloirs de la RVA, les signes d’une grogne sociale sont perceptibles. La colère des cadres et agents fulminent suite à l’impaiement de leurs salaires depuis octobre 2020.
Alors qu’ils attendent 4 mois d’arriérés de salaires plus un mois de gratification, les agents viennent de recevoir chacun un colis d’une valeur de 73$ pour les festivités de fin d’année.
D’où leur courroux de voir le DG Abdalah Bilenge croupir en prison, lui qui sait toujours se battre pour trouver des solutions aux problèmes du personnnel et de l’entreprise.
A en croire une source de l’Intersyndical, un mouvement de grève n’est pas à écarter à la RVA.Déjà ce mardi, le personnnel a aboservé un arrêr de travail à l’Aéroport de Ndjili exigeant le paiement de leurs salaires avant le 30 décembre prochain.
Le verdict très attendu!
En attendant, le Ministère public de la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe requiert la condamnation du DG Abdalah Bilenge à 20 ans de prison pour un prétendu détournement de 15 millions de dollars des fonds non payés à la CNSS, à l’INPP, l’ONEM et à la DGI.
Pourtant, le Conseil de Bilenge a démontré clairement que ces fonds constituent une dette sociale cumulée sur plusieurs années comme c’est le cas dans beaucoup d’autres entreprises de l’Etat.
De surcroît, la RVA n’a jamais décaissé cet argent pourqu’il soit détourné par son DG. Sinon tous les Directeurs généraux ayant géré la RVA et n’ont pas payé cette dette sociale devraient aussi être interpellés.
D’où vient alors que le DG écope 20 ans de prison?
Selon des indiscrétions, la requête du Ministère Public semble fantaisiste et ne rime pas avec la réalité des faits tels que reconstitués au cours de l’instruction.
A moins d’une pression visant à instrumentaliser le parquet et à regler des comptes à Abdalah Belenge, même les apprentis du droit n’arrivent pas à s’expliquer comment le Ministère public peut requérir 20 ans de prison pour un détournement qu’il n’arrive pas à prouver, l’argent n’ayant pas été décaissé.
Pour preuve, Abdalah Bilenge totalise déjà deux mois en prison et la RVA a payé les salaires de septembre et octobre pour certains agents mais les cotisations sociales de ces deux mois soit 1million 100 mille dollars n’ont pas été reversées à la CNSS, l’ONEM, l’INPP et la DGI. Peut-on dire qu’il s’agisse aussi d’un détournement à charge du DGA Pambu Pambu? Non. Le Ministère public devrait comprendre qu’il s’agit bien d’un problème de Trésorerie général à toutes les entreprises publiques en RDC.
Si la dette sociale devient un motif d’arrestation, tous les mandataires des entreprises de l’Etat qui cumulent des millions de dollars de dettes sociales devraient se retrouver à la prison de Makala. Voilci la liste des entreprises et leurs dettes sociales.
Néanmoins, les avocats du patron de la RVA se disent sereins et confiants que la justice congolaise ne s’écartera pas de la vision du Chef de l’Etat qui tient à une justice équitable pour tous et ne dira que le droit, rien que le droit.
Il y a lieu de signaler que grâce au leadership managérial d’Abdalah Bilenge, la RVA est la seule entreprise de l’Etat congolais sortie du lot des canards boiteux et qui bénéficie encore de la confiance et de l’appui des partenaires financiers comme la BM et la BAD.
Les bailleurs ont arrêté leur appui financier à bien d’autres entreprises publiques comme la SNCC,la SCPT… pour megestion. Au moment où la RVA s’active à accélérer la construction de l’aérogare moderne, les détracteurs de Bilenge veulent à tout prix le noyer et arrêter cet élan. La justice va-t-elle cautionner ce complot? Attendons voir le verdict de la Cour d’appel de Kin/Gombe prévu pour le 5 janvier prochain.