Martin Fayulu, l’opposant farouche de l’actuel régime se dit « profondément indigné » d’apprendre que la rémunération des députés nationaux s’élève depuis janvier 2022 à « 21.000 dollars » par mois, en « violation flagrante de la loi budgétaire ».
Tout part en vrille, s’offusque le président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECiDé), qui ne comprend pas que « dans un pays comme la RDC où 70% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, un député soit rémunéré 15 fois plus qu’un professeur d’université, 30 fois plus qu’un médecin et 200 fois plus qu’un huissier de la fonction publique ».
« Cela veut dire que le député d’un pays classé parmi les plus pauvres du monde est rémunéré plus qu’un député français ou américain », s’indigne-t-il, en demandant « comment peut-on expliquer qu’un pays en guerre et où les médecins et les professeurs d’universités sont en grève, puisse augmenter de plus de 100% la rémunération de ses députés nationaux ? ».
Au regard des éléments en sa possession, Fayulu fait remarquer que « si l’on ajoute les sommes colossales versées aux membres du bureau, cette augmentation inexplicable représente une charge supplémentaire pour le trésor public de plus de 200 millions de dollars; et ce, de janvier 2022 à février 2024, date de fin de mandat ».
Pour l’opposant congolais, ce qui se passe à l’Assemblée nationale n’est rien d’autre que de la « corruption à grande échelle ». Il parle aussi de la « gabegie et du pillage éhonté des finances publiques de la part d’un pouvoir usurpateur en quête désespérée de légitimité interne ».
Martin Fayulu exige une enquête des institutions en charge du contrôle des finances publiques pour établir les responsabilités sur ce qu’il qualifie « d’obscur acte de corruption et de délinquance financière ».
« A ce stade, le moins que l’on puisse exiger c’est la démission du bureau de l’Assemblée nationale et l’annulation immédiate de cette augmentation injustifiée », a-t-il indiqué, appelant la population congolaise à suivre de près cette situation qui, en réalité, est selon lui, « un achat de conscience par le braquage des caisses de l’État ».
Le leader de l’ECiDé souligne que « le Congo n’a pas besoin de députés godillots auxquels l’on fait faire n’importe quoi à coup de libéralités sous forme de billets de banque ou de dons en véhicules ».
NK