Après la réélection du président Félix Tshisekedi, les microcosmes politiques bouillonnent dans la capitale congolaise où les signes d’un tsunami politique à l’Union sacrée de la Nation pouvant déboucher sur un affrontement entre Kassaiens et Ne Kongo à Kinshasa sont de plus en plus perceptibles .
L’onde de choc de cette grave crise qui se profile à l’horizon est cette fronde menée par des hauts cadres de l’UDPS, le parti présidentiel, tous originaires du Kasaï , contre le gouverneur de Kinshasa Gentiny Ngobila Mbaka. Contrairement à ce que l’on entend, plusieurs masques ont commencé de tomber.
*Que cherchent les tireurs ficelles?*
Pour votre gouverne, Gentiny Ngobila a été invalidé par la CENI de Denis Kadima qui l’accuse de fraude électorale. Pourtant, la même CENI n’a apporté aucun élément de preuve ni visuel ni sonore à l’encontre du patron de l’ACP, devant le Conseil d’État lequel s’est déclaré d’ailleurs incompétent de statuer sur ce contentieux.
Des analystes avisés notent cependant que ce sont les mêmes détracteurs qui veulent coûte que coûte en découdre avec Gentiny Ngobila après leur coup manqué en 2021 et 2022. Parmi les tireurs des ficelles, on compte Godé Mpoyi Kadima, président déchu par la plénière de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, Peter Kazadi, Vice-premier ministre ministre de l’Intérieur, Gérard Mulumba, Vice gouverneur de Kinshasa, et Augustin Kabuya, le Secret général de l’Udps. Le fait qu’ils soient tous originaires du Kasaï n’est pas un fait du hasard. Des indiscrétions révèlent que ces hauts cadres du parti présidentiel sont parmi les acteurs de la « lubalisation » du pouvoir dans le pays, qui veulent prendre et par tous les moyens, le total contrôle de la ville de Kinshasa. C’est dans cette optique qu’ils sont à la manœuvre pour instrumentaliser certains hauts magistrats originaires du Kasaï ainsi que la CENI de Denis Kadima, pour obtenir les têtes qui leur déplaisent.
*18 millions de dollars de garantie des travaux de Zando menacés*
Au-delà du discours officiel pour dépeindre le bilan mitigé de Gentiny NGOBILA à la tête de la ville, ses détracteurs visent à mettre la main sur une bagatelle de 18 millions de dollars américains déposée par le gouverneur de Kinshasa à la SOFIBANQUE comme garantie des travaux de reconstruction du Marché Central, révèle une source de l’hôtel de Ville.
Et de préciser que cette cagnotte servirait de butin aux pourfendeurs de Ngobila pour financer la prochaine campagne électorale de Gérard Mulumba à la tête de Kinshasa.
On comprendre bien pourquoi les notables Ne Kongo et du Grand Bandundu s’offusquent face à ce qu’ils considèrent comme un acharnement tribal aux conséquences imprévisibles.
Il faut signaler que sur les 7 dirigeants de la ville de Kinshasa à l’Assemblée provinciale et au gouvernorat, 5 sont Kassaïens. Ce qui énerve l’élite Ne Kongo qui commence à réagir face aux appétits gloutons des cadres du parti présidentiel.
*Des violations cavalières des lois*
Il y a lieu de noter le gangstérisme politique qui entoure cette affaire et défie les lois de la République.
Faute d’obtenir sa condamnation devant le Conseil d’État, les détracteurs de Ngobila menacent de le suspendre alors que la Loi sur la libre administration des provinces telle que modifiée en 2008 ne donne aucun pouvoir au Ministre de l’Intérieur de suspendre un gouverneur de province.
Qui pis est le bureau Godé Mpoyi saisi pour lever les immunités du Gouverneur Gentiny NGOBILA était déjà déchu par la plénière de l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Et le Vice-premier ministre Peter Kazadi sait bien avoir suspendu toute activité à l’APK pour éviter que la crise qui couvait dans cette institution prenne une tournure dangereuse. L’opinion se demande comment en pareille circonstance le même bureau pouvait-il siéger et émettre un avis sur le patron de l’exécutif provincial.
Tout compte fait, Gentiny Ngobila est victime d’un règlement des comptes ; le complot a commencé dès lors qu’il avait créé son parti politique, ACP. Mais l’évincer à la manière d’un adversaire alors qu’il est un allié de taille loyal au Chef de l’État , ne sera pas sans conséquence pour l’Union sacrée en panne d’équilibre géopolitique. Prudence oblige !
LMDT
