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Bruits des bottes à Tembo:Zibula Meso craint un nouveau pillage des diamants du Kwango

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Le déploiement des éléments des FARDC en cours dans la province du Kwango notamment dans les cités zones riches en diamants de Tembo, Panzi, Kingwangala, Mawangu des territoires de Kasongo Lunda et de Kahemba, inquiète la Société civile de cette province, qui craint un nouveau pillage des diamants et une montée de tracasseries dans cette région enclavée et en proie à la malnutrition. Zibula Meso Asbl saisit la même occasion pour réclamer justice contre les sociétés qui ont exploité pendant plus d’une décennie les diamants dans ce coin du pays sans contrepartie.

Selon des sources locales contactées par Zibula Meso, une cinquantaine d’éléments a débarqué à Panzi, une autre à Tembo ainsi qu’à Kingwangala où il n’existe aucune caserne militaire. Renseignement pris, ces hommes en uniformes seraient envoyés par le commandement de la Légion militaire de Kikwit pour sécuriser la zone frontalière en ce moment où l’Angola vient d’opérer des mutations de ses troupes de Uige vers la zone minière de Lunda Northe. Le général Bob en charge de l’Administration du 11ème bataillon a même fait le déplacement de Kahemba pour envisager la possibilité de renforcer la présence militaire dans cette zone, révèle une source sur place à Kahemba.
Tirant les leçons du passé, Zibula Meso Asbl salue d’une part les mesures sécuritaires préventives des autorités nationales, mais lance d’autre part une alerte à la vigilance et met en garde contre « toute tentative de substituer cette mission en un commando de pillage des ressources minières du Kwango ».
Des sources de la province rappellent que le même scénario a été observé au début du régime Kabila, où des hélicoptères de l’armée angolaise étaient mis à contribution pour exploiter des ressources minérales dans le lac Manzelele, territoire de Kasongo Lunda avec la complicité de la présidence de la République de l’époque. C’est par la suite que les autorités provinciales et les populations ont assisté à l’installation d’une société minière qui a pillé les diamants de ce coin du pays, sous l’encadrement des éléments de la Garde républicaine. Après le départ de ces troupes intervenue l’année dernière suite à l’implication personnelle du gouverneur Jean Marie Peti Peti et aux dénonciations des ONGs et médias internationaux, les Forces vives du Kwango ne sont prêtes à voir une telle tragédie se reproduire.

Justice contre Midamines SA et Kwango Mines Sprl
La Société civile du Kwango menace de porter plainte les sociétés  Midamines SA et Kwango Mines Sprl, deux sociétés minières de droit congolais pour fraude fiscale et pillage des diamants dans cette province issue du démembrement du grand Bandundu.
A en croire Martinez Ngyaluka, Président du Conseil d’administration de Zibula Meso Asbl, ces deux sociétés ont exploité pendant plus de dix ans près de 7.200.000 de carats de diamants dans le Kwango, grâce à une cinquantaine de permis d’exploitation obtenus au Cadastre minier à Kinshasa sur une longueur de 700 Km le long de la frontière avec l’Angola. A en croire le ministre provincial des Mines, sur 133 carrés miniers que compte le Kwango, 88 appartiennent aux sociétés entretenues par la famille de l’ancien président Joseph Kabila.
Protégées par des éléments de la Garde Républicaine lourdement armés, ces sociétés dont Kwango Mines, Acacia et Midamines SA n’ont payé aucune contrepartie à la province ni aux communautés locales et ce, ni en termes d’obligations fiscales ni d’infrastructures sociocommunautaires.

Pourtant, certaines ONGs américaines comme Congo Research Group, ou Pulitzer On Crisis Reporting, les activités minières de ces entreprises ont pu rapporter environ 350 millions de dollars sur 4 ans.

Entre temps, le Kwango et sa population croupissent dans une misère indescriptible avec des territoires totalement enclavés du pays, bien que plus proches de la capitale.
Pour Martinez NGYALUKA, contrairement aux chiffres avancés officiellement par les études de prospection menées par la Société Midamines à l’époque, le potentiel minier du lit du Kwango se chiffre à 70 millions de carats de diamants. Révélation faite à Bruxelles par celui que l’Europe qualifie comme le Roi des diamants, le grec Michel Zoumis, lors de son expulsion de la RDC par le Gouvernement congolais.

Et contrairement aux autres diamants du pays, les analyses publiées par Midamines indiquent que les gisements diamantifères du Kwango regorgent seulement 25 % de diamants industriels mais 75% de diamants de joaillerie d’une teneur très élevée, donc le plus cher sur le marché mondial. Ce qui suppose que les diamants pillés par Kwango Mines Sprl et Midamines SA sont d’une grande valeur et auraient pu financer la construction des 1800 Km de routes du Kwango, les écoles, hôpitaux et booster l’économie de cette province issue du démembrement du Bandundu en particulier et de la RD Congo en général. Un carat e diamants se négocie à environ 7000 euros.
Comme ces sociétés commerciales ne sont pas tombées en faillite et continuent leurs activités sur le territoire national, Zibula Meso en appelle au sens de responsabilité et de patriotisme des autorités nationales afin de faciliter la mise en accusation des sociétés concernées et la réparation des préjudices causés au Kwango.

Zoom sur Midamines SA
Midamines SA est une société de droit congolais qui a son siège social à Kinshasa, avenue de la Nation, n° 21 Immeuble Flamboyant, commune de la Gombe. La société a été constituée par Acte Notarié du 27 novembre 1993 à l’office Notarial de la ville de Kinshasa et enregistrée sous le numéro 103736 folio 231238 volume CXXXXX. La société a été immatriculée au Nouveau Registre du Commerce sous le numéro NRC/KIN 31618. Elle a pour objet social la prospection, la recherche, l’exploitation et la commercialisation des substances minérales précieuses dont le diamant ainsi que toutes les opérations connexes.  Elle a obtenu son autorisation personnelle de prospection par Arrêté Ministériel n° 05441/CAB.MINES/94, enregistrée sous le n° 2306 du Registre de la Direction du Services des Mines.
Elle a exploité le diamant au Kwango dans les territoires de Kasongo-Lunda et de Popokabaka, au Kasaï dans la zone de Tshikapa et dans l’ex-Province notamment à Ubundu, Aketi, et Banalia.
Depuis sa création, la société Midamines Sprl a obtenu successivement les titres miniers répartis dans les différentes zones et pour la zone de Kasongo-Lunda et Popokabaka, dans le Kwango, la société a obtenu 20 Permis d’exploitation par Arrêtés Ministériels n°s0216 à 0227/CAB.VPM/MINES/96, du 13 juin/ 1996. Sur les 20 Permis d’exploitation, 12 permis portant les n°s 406 à 424, ont été fusionnés en une concession minière n° 225, par Arrêté Ministériel n°0108/CAB.VPM/MINES/97 du 01/02/1997.

Des réserves diamantifères du Kwango
Le bassin de la rivière Kwango est alimenté par les rivières Tungila, Dinini, Gombe et Kenede, dont le tirant d’eau moyen (profondeur moyenne)  varie entre 5.50 et 7.10 mètre.

La rivière Kwango est desservie par plusieurs affluents, dont les plus importants sont les rivières Kabuba, Kieme, Lufuku, Maseshi, Atombi, Bandu et Bumba.
La géologie générale du secteur couvert par les permis d’Exploitation de Midamines Sprl est dominée par les séries mésozoïques (série du Kwango). Il s’agit de grès rouge à gris, à stratifications entrecroisées inclinées vers l’Est. Ces roches constituent dans la plupart de temps le bed-rock des puits de prospection et d’extraction des graviers (exploitation artisanale).  Les séries de grès sont surmontées par les sables ocre et les grès polymorphes de Kalahari de l’âge tertiaire. Tous les gisements diamantifère de Popokabaka et de Kasongo-Lunda, sont des gîtes d’origines détritique (gisements alluvionnaires). Le diamant proviendrait d’Angola et aurait subi un long parcours, indique l’étude de Midamines.

L’homme d’affaires et opérateur minier grec Michel Zoumis surnommé roi des diamants d’Afrique

Dans un document interne auquel Zibula Meso a eu accès, Michel Zoumis, l’Administrateur Gérant et son équipe se sont rendus sur la rivière Kwango en 1994 pour y effectuer la prospection et délimiter approximativement les zones suffisamment minéralisées et évaluer les réserves des gisements, en vue de leur exploitation.
Les différents travaux de recherche ont dû être interrompus suite aux conflits politiques de l’Angola et de la guerre de libération du Congo.
Néanmoins, la société MIDAMINES Sprl a pu accomplir les travaux de recherche et de prospection et la mise en œuvre de l’exploitation de certains carrés.

Son objectif au Kwango était de réaliser en deux ans une exploitation diamantifère industrielle, rationnelle et systématique des lits vifs des rivières Kwango, Tungila, Gombe, Dinini ainsi que leurs affluents par drague, atteindre une production moyenne de 200.000 carats par an, apporter d’une façon concrète une contribution au développement du monde rural, par la création d’emplois, l’ouverture d’un centre de santé, la construction et l’entretien de routes de dessertes agricoles dans les zones couvertes par ce projet d’exploitation.

Au départ, tout semblait alléchant pour le régime Kabila, mais au finish, Midamines n’a laissé aucune école, aucun centre de santé et aucune route au Kwango. Pour contourner l’impraticabilité des routes, la société avait même eu recours aux hélicoptères militaires pour exploiter les matières dans le lac Manzengele à Kasongo-Lunda. Ce qui confirme l’implication du pouvoir sortant dans ce pillage.

Les bruits des bottes en cours à la frontière font redouter les analystes du Kwango de voir le même exploit se rééditer.
Concernant les réserves, seul le gisement du lit vif (lit majeur) de la rivière  a été étudié et évalué, lit-on sur un autre document signé par Michel Zoumis le 09 avril 2003 à Bruxelles. C’est sur cette base, que les réserves ont été évaluées à 7.200.000 carats au moins de diamants, à la teneur moyenne de deux carats par tonne.
Pour en arriver à cette estimation, Michel Zoumis indique, à la Dernière Heure, avoir fait usage de la méthode des triangles, en usant d’une méthode de recherche appliquée, qui prend en compte la longueur, la largeur du cours d’eau, l’épaisseur du gravier et la teneur moyenne déjà déterminée.
Avec ces différentes données, il a été aisé de calculer la surface occupée par les gisements ainsi que les réserves potentielles, a-t-il souligné. Il sied de noter que les chiffres du potentiel de diamant du Kwango ont été minorés pour permettre aux exploitants de tirer de grosses dividendes. Mais à quelque chose malheur est bon, dit-on. L’expulsion de Michel Zoumis a permis au public de connaitre la vérité sur les réserves des diamants du lit vif de la rivière Kwango estimées à 7,2 millions de carats sur le parcours de 70 km seulement qu’il exploitait ; ce chiffre est à multiplier par 25 car le Kwango partage environ 1800 km de frontière avec l’Angola.
Contrairement aux diamants de Lubilashi de Bakwanga, qui présentent 75% de diamants industriels et 25% de diamants de joaillerie ou de gemmes, les diamants du Kwango comprennent un pourcentage plus élevé de gemmes, c’est à dire 75% de diamants de joaillerie. Les placers alluvionnaires sont caractérisés par un pourcentage élevé de pierres de bonne qualité, a démontré le roi des diamants, Michel Zoumis.
Au-delà de Midamines, Zibula Meso pointe du doigt KWANGO MINES SPRL, KM en sigle, une société anonyme [SA] créée le 01 janvier 2015 ayant son siège se trouve sur 3B, Av. des Forces Armées, C/Gombe-Kinshasa. Cette entreprise privée enregistrée au fisc sous le numéro d’identification fiscale A1405392C, a été citée dans le rapport Mapping. Et ses premières activités étaient concentrées dans le Kwango notamment dans les territoires de Popokabaka et Kasongo Lunda où elle n’a laissé aucun bon souvenir sinon l’image d’une société néocoloniale de pillage des ressources.
Zibula Meso en appelle à la clairvoyance du Chef de l’Etat pour éviter un nouveau pillage des diamants du Kwango et à la mobilisation des élus et forces vives du Kwango pour appuyer sa démarche visant à obtenir réparation.
Le Mandat

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