Chasse à l’homme à la Régie des Voies Aériennes (RVA) depuis l’arrestation du DG Abdalah Bilenge par la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe. Chaque semaine, le DG a.i William PAMBU PAMBU suspend certains Directeurs et Chefs de Division qu’il accuse, sans la moindre preuve, des lourds indices de détournement.
Il s’agit notamment de Mavuba Lubendo, Commandant de l’Aéroport de N’djili, le Directeur des Finances Mwamba Sabiti et son Adjoint Liongo Mbula, le Directeur en charge de la maintenance Georges Tabora Afata… Pendant le personnel menace de déclencher une grève, le DG a.i a fait déployer un dispositif policier devant l’entreprise pour étouffer toute contestation.
En même temps qu’il suspend les cadres précités, il recrute dans sa cour de l’Udps pour les remplacer sans informer sa tutelle et en violation de l’Ordonnance présidentielle interdisant tout mouvement du personnel.
Qui pis est, tous ces mouvements du personnel ne font qu’augmenter les charges qui sont par ailleurs déjà autour 75% des recettes seulement pour la rémunération.
Le Ministre du Portefeuille, Pr Clément Kwete a tapé du poing sur la planche hier en intimant l’ordre au DG intérimaire Pambu Pambu de suspendre tout mouvement du personnel à la RVA.
Dans une lettre signée le 19 janvier 2021, le Ministre Clément Kuete Nyimi fait remarquer à l’intérimaire d’Abdalah Bilenge que tous les actes pris en rapport la permutation, la mutation ou le recrutement des agents et cadres, le sont en violation des textes régissant la RVA et le Ministre martèle qu’en cas de refus d’obtempérer, il sera obligé de lui retirer l’intérim.
Réagissant au courrier de sa tutelle administrative, William Pambu Pambu entretient la confusion.
Tantôt il semble nier les faits, tantôt il dit avoir simplement aposé sa signature sur des décisions initiées par son prédécesseur, tantôt il justifie ses actes par le souci de s’insrire dans la mission consistant à combattre les antivaleurs lui confiée par le Chef de l’État.
Et de conclure, les actions disciplinaires enclenchées contre certains cadres de la RVA vont poursuivre leur cours normal, jusqu’à ce que la lumière soit faite.
*Question* : pourquoi le DG a.i n’a pas attendu les résultats des fameux audits avant de sanctionner les cadres et agents concernés?
C’est toute la question que se posent nombre de cadres à la RVA mais aussi des syndicalistes qui voient augmenter inutilement les charges de l’entreprise suite à ces mouvements non planifiés alors que le personnel accuse plusieurs mois d’arriérés.
Il sied de signaler qu’un mouvement de grève était annoncé la semaine dernière mais le DG a.i a fait déployer un dispositif policier imposant pour étouffer toute contestation.
Nommé comme DGA de la RVA l’an dernier, l’UDPS William Pambu Pambu est le mandataire qui arrive le moins au lieu de travail, selon des indiscrétions. Tout le poids reposait sur les épaules de son titulaire qui a interjecté appel.
Plusieurs langues l’accusent même d’avoir orchestré la cabale contre son Titulaire Abdalah Bilenge arrêté pour n’avoir pas payé les prestations sociales dues à la CNSS, à l’INSS, à l’ONEM et à la DGI.
Pourtant, depuis l’arrestation d’Abdalah Bilenge, William Pambu Pambu n’a rien versé à ces établissements publics alors que la RVA a payé les salaires d’août et septembre 2020 pendant son intérim. On attend que le Ministère public le poursuive également si la justice est équitable.
Pour créer des vacances et caser les hommes de son obédience, il ouvre visiblement un front contre les cadres qui ne sont pas de son obédience politique. Et dans sa fronde, il implique des conseillers occultes du Chef de l’État outrepassant même les instructions de sa tutelle administrative. Sa réplique au Ministre Clément Kuete en dit long. Lutter contre les antivaleurs qui rongent les entreprises publiques est le voeu de tous les congolais y compris le Président Félix Tshisekedi; mais chercher à tout prix à noyer des cadres qui ont bâti la fierté de la RVA, l’unique entreprise aujourd’hui à avoir réussi le processus de la réforme, est un recul antipatriotique, fustige un agent de la RVA.
Kabila est parti, ses lieutenants restés dans les institutions sont des Congolais et ne sont pas tous mauvais. Ce serait une erreur grave de chasser tous les mandataires même quand ils n’ont pas trempé dans la mégestion, dans le seul objectif de caser ses militants.
La RVA est une entreprise hautement stratégique et technique, qui requiert une grande expertise pour son progrès. Chasser des cadres que l’entreprise a formé pendant des années pour affûter ses performances, c’est creuser sans doute sa tombe.
On ose croire que le Ministre du Portefeuille ira jusqu’au bout de sa vigilance pour bloquer ces relents politiciens qui veulent destabiliser la RVA.