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Économie

DECLIN DES ENTREPRISES PUBLIQUES : LE SEUIL DE RENTABILITÉ BIAISÉ

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Une entreprise publique est une initiative étatique, gouvernementale en particulier pour remplir une activité couvrant un besoin. Elle peut être dans un secteur marchand (société commerciale), un prolongement de l’état (établissement public) ou répondre à un besoin d’utilité nationale et publique (service public).

Quelle que soit sa forme juridique, une entreprise doit dégager de revenus pour subvenir aux besoins de son personnel. Le besoin en personnel n’est pas une décision facile ou aisée. Elle est une décision de charges fixes et doit être bien appréciée et surtout doit être couverte par l’activité pour éviter que l’entreprise tombe en cessation d’activités c’est-à-dire les charges sont supérieures aux recettes. Ou les charges ne sont pas supportées par l’activité courante. On parle de fonds de roulement net général. En d’autres termes cette entreprise est en cessation d’activités.

D’où pour éviter cette situation, il est recommandé de calculer le seuil de rentabilité.
Le seuil de rentabilité correspond au niveau d’activité minimum à partir duquel l’activité d’une entreprise devient rentable, soit le moment à partir duquel les recettes obtenues couvrent l’ensemble des frais (fixes ou variables) exposés par elle.

De manière comptable, le calcul du Seuil de rentabilité (SR) équivaut à la différence entre le chiffre d’affaires et les charges totales (charges fixes et variables). Deux précisions importantes doivent être soulevées.

Primo, tout doit se faire sur l’activité. Secundo il faut écarter tout revenu hors activité et toute parafiscalité comme les redevances ou les droits qui procèdent à la non-activité. Elle biaise le seuil de rentabilité. Il faut enlever ces percetions pour déterminer le niveau réel de l’activité et les charges connexes.
En fait, il est question de déterminer les charges qui proviennent de l’activité et sont à la base des résultats.

Ainsi on détermine la marge sur coût variable (MCV). Et le SR est atteint si le rapport de la MCV (marge sur coût variable) et le chiffre d’affaires (CA) est supérieur à 1.
La MCV = CA – CV
Le taux de MCV = MCV/CA
Et Le SR = CF/le taux de MCV. CF= charges fixes.
Le SR en valeur est atteint quand la MCV/CF est supérieure ou égale à 1.

Quel serait alors le seuil de rentabilité des entreprises publiques si on doit respecter ces principes ? On sait que les entreprises publiques vivent de la collecte et non plus de leur activité. Le seuil de rentabilité sera de loin négatif. Car ce qui permet la paie n’est pas l’activité mais la collecte de droits, redevances ou carrément la parafiscalité.

Les chiffres d’affaires étant biaisés par ces droits, les entreprises publiques vivent loin de leur seuil de rentabilité et il est difficile de déterminer le point mort sans constater la mauvaise gestion des ressources. Le point mort est le croisement de charges et de recettes ou le niveau d’égalité de charges et de recettes.Donc les deux s’annulent.

Le manque de leadership et de management dans les entreprises publiques sont couverts par le niveau de corruption et de légèreté des organes de contrôle qui, aux termes de leurs missions d’audit de gestion devraient déterminer ce seuil pour montrer que les décisions d’engagement ne cadrent pas avec l’activité et vérifier l’adéquation entre le niveau de la main d’œuvre et de l’activité. Si un chiffre d’affaires d’une entreprise de 1000 agents donne 3 millions USD l’an, et que sa charge salariale est de 18 millions, il y a lieu de se demander sur quelle base elle couvre ses charges ?

Vous remarquerez que ses charges diverses dépassent 3 millions. D’où tire-t-elle les ressources pour couvrir les charges variables comme les missions de service et les primes ? Signes de mauvaise gestion et d’absence de leadership. Il en est de même sur les salaires de mandataires décidés sur base d’aucune rationalité de gestion par un décret d’un Premier Ministre alors que le salaire dépend de l’activité. La politisation des entreprises détruit au fait la gestion. La parafiscalité a été consentie pour relancer l’activité et non payer les salaires.

Il s’agit sans plus ni moins d’un détournement déguisé. L’état doit repenser à la gestion de sociétés commerciales et surtout les laisser dans leur secteur d’activités et non au Portefeuille qui les détruit de plus belle. Il est donc impératif avant tout audit et même recommandable aux audits internes et contrôleurs de gestion des entreprises publiques de déterminer ce seuil de rentabilité. Sinon en fonction de quoi, ils fixent les termes de contrôle ?

Les organes de contrôle de l’Etat dont CSP, IGF et La Cour des comptes devraient déterminer le seuil de rentabilité de toutes les entreprises pour bien veiller à leur gestion optimale en termes du personnel et de production des biens et services pour déterminer la rentabilité des entreprises et évaluer leurs vrais chiffres d’affaires.

Affaire à suivre.

Le Mandat

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