Comme d’autres villes à travers le pays, Kinshasa fait face à une hausse de l’inflation. Les prix des produits de première nécessité tels que les farines de manioc (Fufu), le charbon de bois, entre autres, ont augmenté en cette période des festivités de fin d’année et des milliers de Kinois ne savent plus comment vont-ils fêter avec faste.
Ils le disent si bien en parlant à l’unisson, “ les activités économiques ne sont plus fructueuses, la souffrance bat son plein et l’on se demande où allons-nous avec ce genre de vie. Rien ne marche et tout se complique, nous comptons sur Dieu ”.
Au marché « Luza », dans la commune de Limete, les prix de produits s’amplifient davantage. A deux jours des festivités de fin d’année, les vendeurs hommes et femmes ne cessent de se plaindre. Entre la perte substantielle du pouvoir d’achat, l’instabilité économique, la flambée de prix et la fluctuation du taux d’échange, ces consommateurs s’apitoient sur leur sort.
C’est le cas de Bibiche Mbombo, mère de 42 ans et vendeuse des épices dans ce marché.
“ Un sac de fufu se négocie actuellement à 130 000 FC (65$) pourtant il se vendait à 85 000 FC (42,5$) la semaine dernière, soit une hausse de prix de 45 000 FC (22,5$) ”, explique-t-elle.
Il n’y a pas seulement le sac du fufu qui a augmenté mais également celui de charbon de bois. “ Un sac de 100 kilos de charbon de bois (Makala) se négocie actuellement à 45 000 FC (22,5$) alors qu’il coûtait 38 000 FC (19$) la semaine écoulée, soit une hausse de prix de 7 000 FC (3,5$) ”, poursuit, la mère de famille.
Interrogées par Lemandat, les vendeuses de ces produits, les plus utilisés dans les ménages kinois laissent entendre que cette augmentation de prix serait justifiée par la coupure de la route Nationale numéro 1, reliant Kinshasa-Matadi suite aux pluies diluviennes à hauteur de Matadi-Kibala, à l’ouest de la capitale.
Ce jour, les travaux sont toujours en cours afin de rétablir le trafic entre Kinshasa et Matadi. “ Il n’y a pas de route pour évacuer les marchandises du Kongo Central à Kinshasa ”, relate Solange Lubaki, vendeuse de fufu.
On a d’ailleurs, renchérit-il, de la chance d’avoir cette petite quantité du fufu, avant de faire appel aux autorités. “ Le gouvernement doit accélérer les travaux pour ne pas pénaliser Kinshasa en cette période des festivités ”, lance-t-elle cet appel devant sa petite table de fufu.
Blaise Kibuka, 37 ans, tenancier d’un dépôt des charbons de bois au marché Luza, s’inquiète de la lenteur des travaux à l’endroit endommagé sur la RN1.
“ Les travaux devraient se faire rapidement. Sinon, Kinshasa sera asphyxié pendant cette période des fêtes ”, se désole-t-il avant d’ajouter que “ nos stocks vont bientôt finir et nos dépôts ne sont pas ravitaillés faute de route ”.
Les Kinois croient au changement le plus proche qu’ils ne l’attendent, quand bien même ils continuent à se questionner sur ce que serait la prochaine étape en cette période des festivités de fin d’année.
Nicolas Kayembe