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POLITIQUE

Éditorial : à onze mois des élections, pour qui voter ?

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Le bal électoral approche à grands pas. Dans un peu plus de onze mois, le 20 décembre prochain, les électeurs congolais seront en théorie, du moins appelés aux urnes afin d’élire un président et des députés.

Le processus électoral se poursuit, selon l’opposition, d’une manière chaotique, sur fond de crise autour du manque d’indépendance de la CENI et de la Cour constitutionnelle, la promulgation d’une loi électorale «non-consensuelle et taillée sur mesure» et le comble dans un contexte où l’horreur frappe chaque jour, en particulier dans l’est du pays. Hélas, nous avons appris à vivre avec depuis près d’une décennie. La RDC, on le sait, loin d’être un havre de sécurité…

A 11 moins des scrutins, le cinquième président de la RDC, Félix Tshisekedi, 59 ans, veut remplier en 2023. À la tête d’un parti historique, UDPS, l’actuel magistrat suprême compte notamment sur son bilan pour prolonger son bail.

Pour y parvenir, l’actuel chef de l’Etat doit être en mesure de lever de grandes options sur le plan militaire afin de dissuader les ennemis du Congo. La partie Est du pays est déstabilisée par le Rwanda et l’Ouganda. Cette crise sécuritaire empêche la RDC, pays scandaleusement riche, de développer sa puissance économique.

La RDC a un rôle important à jouer pour le monde entier, grâce aux ressources déterminantes qu’il possède dans le cadre, notamment de la lutte contre le dérèglement climatique.

Cependant, rien n’est aisé pour le cinquième président congolais. Il va devoir en découdre avec Martin Fayulu (son challenger de 2018), Augustin Matata, Moïse Katumbi, Adolphe Muzito, Franck Diongo et probablement le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege. Ces présidentiables jugent «chaotique» le bilan de l’actuel gestionnaire du palais de la Nation.

L’opposition intensifie les stratégies pour barrer la route à la réélection du fils du feu Sphinx de Limete qu’elle qualifie «d’incompétent». L’option d’une candidature commune n’est pas exclue afin de maximiser les chances de la victoire. Les signaux commencent déjà à signaler… pour appuyer notre argumentaire prenons la dernière déclaration commune du tandem Fayulu, Matata et Mukwege.

Les trois probables adversaires de Fatshi se sont ligués comme un seul homme déclarant qu’aucune forfaiture électorale ne passera et la mobilisation du peuple sera totale pour sauver la RDC en danger.

Jusque-là, on n’a pas réussi à voir surgir les vraies raisons d’etre de ces candidatures, sinon des ambitions personnelles, ou de soi-disants dévouements à la cause nationale.

Loin de toute distraction des fanatiques et tribalistes sur le terrain, des foules manipulées et ignorantes, l’idée du débat contradictoire entre candidats présidents de la République calmera les ardeurs et remettra chaque candidat à sa place selon son savoir, son expertise, sa maîtrise et un programme politique digne de ce nom.

La nature ayant horreur du vide, cette absence de débat est remplacé par le fanatisme, le tribalisme et d’autres antivaleurs dans le choix de dirigeants par le peuple qui manque ainsi dans ce contexte les éléments d’appréciation qu’il ne peut avoir que dans le débat de projets de société pour juger de l’action de ses autorités.

La révolution des valeurs est aussi celle de remettre le débat sur les projets de société au centre des campagnes politiques pour permettre ensuite au peuple d’assurer le suivi des promesses électorales et ainsi assurer à la société la redevabilité de ses dirigeants.

Le peuple congolais a besoin d’un président qui devra être capable de créer un consensus avec l’opposition sur les grands sujets de défense et de finances publiques. Un président capable, ensemble avec son gouvernement, de faire de la RDC une véritable puissance économique en Afrique. Un pays qui fait trembler les partenaires internationaux et non un bébé qui attend la recette magique des institutions de Bretton Woods.

 

Nicolas Kayembe

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