Le Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa, le Professeur Godé Mpoyi s’est encore fendu d’une correspondance bien gauche. Abusant — c’est le mot — de la Conférence des Présidents, il met en demeure le Gouverneur de la Ville de Kinshasa : il doit révoquer pas moins de 40% des membres de de son gouvernement. Sans motif.
Réponse du berger à la bergère, la lettre dont les réseaux sociaux se sont refaits des choux gras, a fait l’effet d’une bombe. Dans la série, un ancien Député provincial du Kwango lui tient la dragée haute en administrant au Professeur, bardé de 36 parchemins doctoraux, un soupçon de leçon de l’essence même de la Conférence des Présidents.
» La Conférence des Présidents ne se réunit pas pendant les vacances parlementaires., constate d’entrée de jeu Romain Kasuwa.
Il déroule le reste de l’argumentaire le plus simplement du monde : La Conférence, à laquelle siègent quelques agents administratifs n’est qu’un organe consultatif et jamais une instance de décision. Pouvoir reconnu à la seule plénière._ Ce qu’il qualifie de _dangereux_, c’est l’habilitation de la Conférence des Présidents à décider de la révocation des ministres lors même elle se réunirait régulièrement.
Le député honoraire termine par _aucun cas_. A moins que le Président Professeur se réfère à un règlement intérieur autre que celui de l’organe délibérant de la Capitale.
On le voit du reste, Godé Mpoyi ne s’appuie sur aucun texte juridique qui lui conférerait le droit de révoquer d’un trait 40% du gouvernement provincial.
COUCOU REVOICI POUTINE
Bien droit dans ses bottes, le Président Mpoyi fait fi de toutes les recommandations lui adressées par le microcosme politique kasaïen. Selon toute vraisemblance, le premier d’entre-eux a demandé à tous ses partisans de remettre leurs épées dans les fourreaux. Et c’est entendu , à l’exception de Godé Mpoyi ! Du moins en témoigne la présence de Gérard Mulumba Vice-gouverneur de Kinshasa et du Secrétaire général de l’UDPS, Kabuya aux assises du Congrès de L’ACP de Ngobila qui a adopté des résolutions fort pertinentes pour soutenir la candidature de Félix Antoine Tshisekedi qui sollicite un second mandat – car à considérer les deux dernières sorties de Moise Katumbi et de Denis Mukwenge, il faut avoir un dos large pour gagner. Résolutions dont l’encre est encore fraîche que Gode Mpoyi remet le pied dans le plat.
Hélas ! Comme V. Poutine, qui a décrété _une opération spéciale en Ukraine_ [une guerre de quelques jours], avant de voir le monde entier lui tomber dessus au point d’appeler à l’aide la Corée du Nord, la Chine, l’Iran et d’autres alliés mal embusqués, Gode Mpoyi espérait faire de Ngobila _une seule bouchée._ Mais il n’en revient pas quant aux disproportions prises par sa proie qui l’a mis au tapis en dehors du ring.
LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR, UN MAUVAIS EXEMPLE SUR LA BLACK-LIST DE MPOYI
.
Gratien Tsakala est appelé à la potence de Godé Mpoyi pour inaction, relève le Président de l’Assemblée Provinciale. Le ministre de l’Intérieur de la Ville est le plus audible de tous les 26 gouvernements provinciaux, car il mouille le maillot chaque jour. Partout aux quatre coins de sa ville, où le destin l’appelle, il répond présent. Et il vient à peine d’être nommé.
S’agissant du dossier des Kuluna, si on le regarde avec la sérénité qu’exige la solution à cet épineux problème, on doit se rendre à l’évidence que les « enfants de la rue » remontent à la fin des années 90. L’UNICEF en a compté 12.000. Des télévisions internationales ont fait des reportages : TV5, RFO, TF1 et IN SIGHT ont planché sur ce phénomène social atypique qui a laissé dans l’insuccès Mobutu, Kabila, kabila II et même Tshisekedi.
Malgré sa ferme résolution et le peu de moyens à sa disposition, Tsakala, et encore moins son successeur, ne réussira pas, sans un concours vigoureux du gouvernement central. A ce sujet, Peter Kazadi, le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, disait le plus froidement du monde : Si le Gouverneur Ngobila avait cinq ministres comme Gratien Tsakala, la Ville serait bien loin.
COMME POUTINE, GODE MPOYI MONTRE TOUTES SES CARTES
Dans ses petits jeux politiciens, Godé Mpoyi connaît parfaitement son point de chute. Il ne s’appelle pas autrement que Gentiny Ngobila.
C’est lui sa cible en réalité. Il le met en demeure et comme il sait qu’il ne le fera pas, il lui annonce l’étape suivante : une session extraordinaire coupe-gorge. Question à 1.000 Francs congolais : _quel est ce gouvernant qu’on évince sans lui donner l’occurrence de présenter ses moyens de défense ? Sans façon, sans pitié, sans délai !… Ce que Godé Mpoyi demande à Gentiny Ngobila n’a aucun précédent dans les 26 provinces depuis 2006. Et toc !
Kalala Pambelu Pankaji
