La collecte des chenilles avait presque disparu dans plusieurs territoires de l’ex-Bandundu en raison, entre autres, de la mauvaise exploitation des forêts et de feux de brousses. Mais grâce à son expérience de terrain et à l’expertise de son staff, ISCO qui ne tarit pas en inspiration dans son combat contre l’insécurité alimentaire qui touche la plupart de provinces de la République démocratique du Congo, a trouvé la solution pour ramener la manne perdue: l’ensemencement des chenilles.
Selon l’Ingénieur Willy Bitwisila, cette activité qui fait l’objet du projet de fortification nutritionnelle a offert « l’opportunité à plusieurs territoires en proie à la malnutrition sévère de produire des chenilles à consommer et à commercialiser sans dégrader l’environnement ». Il s’agit d’une expérience écologique unique qui connait un franc succès partout où elle est mise en œuvre, améliore les revenus des villageois et protège l’environnement.
Inspiré par un de ses professeurs d’Université alors qu’il était étudiant, Ir Willy Bitwisila a saisi l’opportunité lui offerte par la collaboration avec Isco pour introduire ce projet d’ensemencement des chenilles d’abord à Kenge en 2006.
Après la réussite de la colonisation à Kenge où la population a commencé à produire des tonnes de chenilles, ISCO a continué d’insérer cette activité d’ensemencement des chenilles dans tous les projets qu’il mène. Dans le premier projet, ISCO avait ensemencé 209.000 Km² dans le Kwango et dans une partie du Kwilu.
Dans le projet en cours, l’Ingénieur Willy parle de 26 sites déjà ensemencés en raison de 400 Km2 par site. Pour lui, l’activité d’ensemencement des chenilles présente de nombreux avantages et s’adapte à toutes les provinces du pays. Elle est très écologique et n’exige pas non plus de gros moyens pour être réalisée. L’opération consiste notamment à transporter les œufs des chenilles vers les sites à coloniser, à former la population bénéficiaire et prendre des contacts au niveau local avec les chefs des terres.
Après l’implantation des œufs des chenilles, il faut laisser la première et la deuxième année pour permettre aux chenilles de coloniser suffisamment le site ; et c’est à partir de la 3ème année qu’intervient la récolte. Et ce sont des tonnes et des tonnes de chenilles que les villageois récoltent à chaque saison.
« Ce projet est destiné pour toutes les provinces. Les formations assurées sont adressées à tout le monde et nous choisissons de leaders qui reçoivent la mission d’aller faire de restitution dans leurs propres villages et les villages environnants », indique le manager de l’ISCO en RDC.
Le succès récolté par les opérations menées par ISCO a traversé les frontières nationales. Un des experts de l’ISCO a fait le déplacement de Burkina-Faso pour mener la même opération de production des chenilles. Et le projet connaît du succès dans ce pays du Maghreb où ISCO noue de fructueux contacts avec le ministre burkinabais en charge de l’Elevage, à en croire l’Ir Willy Bitwisila.