Richard Muyej fait construire le Centre de négoce de Musompo, un marché des minerais devant permettre aux creuseurs artisanaux de vendre cobalt et cuivre. Ce centre s’étend sur une surface de 15 hectares et le coût de sa construction est évalué à 14 millions de dollars
Mettre de l’ordre dans le secteur des mines, constitue l’un des chevaux de bataille du gouverneur Richard Muyej Mangeze Mans pour ce mandat. Le premier citoyen du Lualaba tient à organiser ce secteur afin de le voir contribuer plus efficacement dans la matérialisation de son programme de gouvernance visant à faire du Lualaba une province émergente avec un impact considérable dans l’économie de la République Démocratique du Congo.
D’où, la détermination de Muyej d’opérer des réformes dans l’artisanat minier. Motifs: lutter contre la fraude minière et les incursions des creuseurs artisanaux dans les sites privés protégés par des droits, renflouer les caisses de l’Etat, et contribuer à la création de la classe moyenne.
Dans l’optique de mettre de l’ordre dans le secteur minier, Richard Muyej fait construire le Centre de négoce de Musompo. Ce centre est en réalité un marché des minerais devant permettre aux creuseurs artisanaux de vendre cobalt et cuivre conformément à la Loi. Sa construction découle de l’exploitation artisanale créée par l’autorité provinciale afin de réglementer la vente des minerais de Kolwezi et ses environs.
En impulsant l’édification du Centre de négoce de Musompo, Richard Muyej entend réaliser trois principaux objectifs dont le premier est de s’assurer de la traçabilité physique et documentaire des minerais du puits jusqu’au centre de négoce. Le deuxième objectif consiste à mettre fin à la prolifération des dépôts illicites dans les quartiers résidentiels et les concessions privées, alors que le troisième tient à l’application des taxes dans les conditions régulières avec l’installation d’un guichet unique pour taxes et redevances.
Ces objectifs dénotent que le projet, en cours de réalisation, est crucial et tient à cœur le Gouverneur, déterminé à mouiller la chemise pour mettre en place un système de lutte contre le coulage des recettes dans ce secteur porteur des capitaux nécessaires pour le développement du Lualaba.
Le coût de ce projet est évalué à 14 millions de dollars, dont 30% (soit 5 millions) à supporter par la province. Le Centre de Musompo va s’étendre sur une surface de 15 hectares, comprenant un restaurant, trois laboratoires, des toilettes publiques, quatre dépôts de 16×12m avec 4m de hauteur. Ces dépôts peuvent contenir jusqu’à 1.200 tonnes des minerais, soit 32 camions des minerais chacun.
En juin dernier, le gouverneur Richard Muyej, à la tête d’une délégation composée des autorités locales, des partenaires miniers, des responsables des banques et institutions financières de la place, a effectué une visite d’inspection sur ce lieu. «Nous avons fait de l’exploitation minière artisanale l’une de nos préoccupations parce que regorgeant plus de 170.000 exploitants artisanaux et dont la production avoisine les 20% des exportations des produits miniers de la province du Lualaba. En les organisant en société coopératives, nous aurons en face des interlocuteurs valables et des partenaires pour l’encadrement de cette masse en majorité jeune», a-t-il expliquéau terme de cette visite.
L’idée de construire le centre de Musompo est soutenue par de nombreux partenaires miniers qui s’accordent à dire que ce marché sera une manière de décourager l’exploitation et l’accès d’enfants et des femmes vulnérables dans des sites miniers et de stopper le regroupement des exploitants artisanaux sur des sites résidentiels. Ces derniers, ont-ils avancé, sont des sites non autorisés etpar l’Etat pour ce genre d’activité etnon contrôlés, échappant ainsi aux règles de sécurité et d’exploitation et au contrôle des services spécialisés de l’Etat.
Les partenaires miniers estiment en outre que l’érection du Centre de négoce de Musompo va permettre à la province d’éviter des dégâts humains comme celui intervenu le jeudi 27 juin 2019 à Kov, causant la mort de 36 creuseurs artisanaux à la suite d’un éboulement dans les installations de KCC, où les victimes s’étaient frauduleusement introduites. Ils estiment également que ce marché est une réponse du gouvernement provincial à leurs doléances, car ils sont très souvent inquiétés par les incursions des creuseurs artisanaux dans leurs concessions.
Le Mandat