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IGF : JULES ALINGETE AU COEUR DE L’EFFONDREMENT DES FINANCES PUBLIQUES EN RDC ?

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Quand les experts avaient tiré en 2022 la sonnette d’alarme sur l’arrivée fracassante de Jules ALINGETE KEY à la tête de l’Inspection Générale des Finances (IGF) qui augurait l’effondrement des finances publiques en RD Congo, seuls les Congolais avisés les avaient crus. Parmi eux, les 24 inspecteurs des finances précipités à la retraite pour laisser la voie libre à Jules ALINGETE d’opérer avec un statut qui le place dans un conflit d’intérêt permanent entre les intérêts de l’État et ceux de divers opérateurs économiques clients de sa fiduciaire fiscale « DA CONSULTING », en sigle DACO. Aujourd’hui, les masques commencent à tomber.

Dans un document intitulé  » Recours ultime et pétition- dénonciation… » adressé au Chef de l’État aux fins de leur réhabilitation, ces inspecteurs des finances lésés avaient prévenu Félix TSHISEKEDI sur les gros manques à gagner et la fraude douanière, fiscale et parafiscale que courrait l’État congolais suite aux  » mesures administratives trop iniques, de rétorsion, scélérates, discriminatoires » ainsi qu’aux « pratiques nocives de basse combinaison et contraires à l’éthique professionnelle «  de Jules ALINGETE. Ce , pour répondre aux « agendas occultes et inavoués » de ses soutiens politiques et alliés en affaires, attenant à son second statut.

Pour ces inspecteurs des finances ayant longtemps travaillé à l’IGF, les activités professionnelles exercées par Jules ALINGETE ou ses proches interposés à travers son cabinet d’audit DACO ( Da Consulting) pour accompagner ses nombreux clients ( dont la Gecamines), contribuables de l’État congolais, sont incompatibles aux fonctions d’Inspecteur général des Finances, chef de service parce que les « membres de sa corporation professionnelle s’adonnent dans les pratiques d’optimisation fiscale en faveur de leurs clients et pire, aux pratiques hideuses et pernicieuse de fraude et d’évasion fiscale ou parafiscale, de fraude comptable et de falsification ou altération des comptes, des états financiers et des résultats bruts ou nets d’exploitation de leurs clients…et de certification complaisante des comptes, entraînant des gros manques à gagner des recettes au détriment de l’État », lit-on sur le document.

En principe, dès sa nomination, Jules ALINGETE aurait dû déclarer aux autorités hiérarchiques et renoncer à ses activités professionnelles incompatibles à ses nouvelles fonctions d’État.
Malheureusement, rien n’a été fait à en croire les inspecteurs prématurément et abusivement retraités dont Joseph Ngoma Di Nzau.
Pour preuve, le dossier Gecamines suffit pour comprendre que le patron de l’IGF tombe dans des abus de pouvoir en signant un contrat d’accompagnement fiscal avec le comité de gestion de cette entreprise de l’État. Nous reviendrons.

Un faux en écriture à charge de Jules ALINGETE 

Au nombre des pratiques hideuses reprochées au patron de l’IGF, la pétition des Inspecteurs lésés révèle aussi la falsification de son nom. Né  » Jules ALINGETE KEY KEITA » alias « JAK »pour les intimes, comme le renseignent le Décret n⁰037/2003 du 24 mars 2003 et l’Ordonnance N⁰10/014 du 02 janvier 2010 portant nomination et promotion des membres de l’IGF, Jules ALINGETE est devenu à sa nomination aux fonctions de l’IGF chef de service, « ALINGETE KEY JULES« .
Selon ses pourfendeurs, le plus loquace des inspecteurs des finances aurait falsifié son nom officiel en occultant son post-nom KEITA ce, sans autorisation de l’Autorité judiciaire compétente. Par cette pratique, les inspecteurs précipités à la retraite l’ont accusé de faux en écriture pour camoufler sa double nationalité.
Pour eux, le Président de la République devait annuler sa nomination dans la mesure elle viole l’exclusivité de la nationalité congolaise requise par la Loi en matière de recrutement des agents de carrière de l’État ainsi que les règles de droit sur l’immuabilité du nom dans ses éléments constitutifs, leur ordre et leur orthographe. Mais personne ne les a écoutés.

Contrôles sélectifs, partisans et de charme 

À sa nomination comme Inspecteur chef de service, beaucoup de Congolais avaient l’espoir de vivre l’enfer des kulunas en cravate. Cet espoir est en fait lié au fait que son prédécesseur Victor Batubenga avait réussi à débusquer au plus haut sommet de l’État un kulana en cravate dans le très médiatisé feuilleton des retro-commisions et du « procès des 100 jours ».

Aujourd’hui, l’espoir s’enlise car l’homme fort et très fort du régime Tshisekedi, qui menaçait de déculotter tout mandataire corrompu, est tombé dans ce que lui reprochaient ses collègues inspecteurs des finances mis hors circuit financier.

Plus Jules ALINGETE contrôle, plus les détournements foisonnent à tous les niveaux. Mais la question de l’impact du travail de l’IGF sur l’assainissement des finances tant vanté par lui et ses griots, est relancée dans les milieux des économistes.

Derrière la propagande médiatique assourdissant qui accompagne les patrouilles financières du patron de l’IGF, se cache une conspiration de bradage des intérêts de l’État tapis sur une série de règlements des comptes à l’endroit de certains mandataires moins coopératifs et d’accompagnement des fossoyeurs de l’économie du pays, dans la fraude fiscale organisée, dénoncent des sources concordantes.
C’est ce qui justifierait des contrôles sélectifs et partisans de l’IGF.

Des rapports de contrôle non publiés

Depuis la clôture de la patrouille financière, plusieurs rapports de contrôle des établissements audités n’ont pas été publiés alors que des preuves de fraude et de corruption y sont avérées. Jules ALINGETE a-t-il été soudoyé pour taire ces scandales ou se trouve-t-il gêné d’exposer ses mentors et parrains politiques ou alliés en affaires ?
Le confrère Mills Tshibangu n’a levé qu’un plan du voile et la Cour des Comptes s’apprête déjà à ouvrir la boîte de Pandore.

Il faut reconnaître que Jules ALINGETE travaille beaucoup sur la visibilité de son travail mais l’impact de ce travail reste mitigé, selon des analystes.

Hormis les 7 milliards de dollars récupérés de la réévaluation du contrat chinois et dont il faudrait attendre l’exécution des travaux de construction des routes, la recrudescence des détournements pendant son mandat à l’IGF collera sans doute à son bilan mais aussi ses  » contrôles sont sélectifs et partisans » ainsi que la rétention des résultats de ses enquêtes en faveur de ses protégés.

A en croire, un inspecteur retraité, le patron de l’IGF ne publie certains résultats de contrôle que quand il veut régler des comptes à certains adversaires ou à des opérateurs économiques gérés par ses concurrents socio-professionnels.

Des sources concordantes renseignent que l’IGF a mené des contrôles dans plusieurs structures de l’État mais dont aucun rapport n’a été rendu public alors que les dénonciations  de la mafia y sont rapportées par des syndicats et des médias d’investigation.

Pour quel intérêt le plus loquace des inspecteurs des finances s’est tu sur la gestion de ces entreprises ou services de l’État congolais. A-t-il été soudoyé ?, A-t-il des intérêts à protéger dans ces établissements ? Ou a-t-il peur d’exposer ses soutiens politiques ou parrains en affaires socioprofessionnelles ?
Lemandat.cd s’est penché sur l’exemple d’une société commerciale d’État, les Lignes Maritimes Congolaises, LMC, par où l’IGF a clôturé son contrôle financier de 3 ans et où Jules ALINGETE Key Keita fut Commissaire aux Comptes dans les années 2012.

LMC, un ligablo de la famille Mukendi

Après avoir jeté aux calendes grecques le contrat de performance qui devait encadrer la relance de LMC, le DG Jean Claude Mukendi a transformé cette société d’État en un «ligablo familial» en mettant en place une administration totalement contrôlée par sa Femme, ses enfants et les parrains de mariage de ses enfants, tous nommés directeurs full ou sous-directeurs en violation des textes réglementaires. C’est avec cette machine que l’intouchable DG a instauré le règne de la gabegie financière au point de réduire de 95% aujourd’hui la productivité de l’entreprise.
Lemandat.cd est revenu longuement sur les faits de gestion répréhensibles tant sur le plan administratif que financier et que l’IGF a sûrement classé dans ses tiroirs au grand dam des agents et retraités de cette société.

Il faut aussi ajouter qu’un contrôle de gestion prend aussi les aspects administratifs qui ont pour conséquences l’accroissement des charges dans les entreprises. Or dans toutes ces entreprises en l’occurrence LMC que nous avons dénoncée, il a été démontré  que le DG a nommé ses enfants en conflit d’intérêts comme de directeurs full y compris sa femme comme agent avec missions à l’étranger. Mais Jules Alingete n’a rien vu ni rapporté.  Entre temps JC Mukendi qui se présente comme cousin du Chef , reste innamovible et intouchable. Un attribut que condamne UDPS depuis son combat. Les intouchables n’existent pas tant dans le jargon de l’UDPS que dans les promesses de campagne du Chef de l’Etat.

Pourquoi l’IGF qui a passé trois ans de contrôle dans LMC tarde à publier son rapport de gestion réalisé dans cette entreprise publique ? Pourtant Jules ALINGETE se vante de traquer les antivaleurs. Pourquoi le patrouilleur en chef n’a pas vu que les cotisations sociales de plusieurs entreprises de l’État ont disparu et que l’âge de plusieurs membres des conseils d’administration des sociétés commerciales de l’État est largement dépassé à l’instar de Lambert Mende aux LMC  et Kin Kiey Mulumba à la RVA en violation des statuts desdites sociétés ?

Des retraités abordés par votre média, n’hésitent pas de croire que le Directeur financier de cette entreprise, ait fait son sale boulot habituel pour taire et l’IGF, et le Conseil supérieur du Portefeuille.

Même après avoir été saisi par les retraités pour le paiement de leurs décomptes finaux, Jules ALINGETE est resté lacunaire dans sa réponse.
C’est peut-être parce qu’il est passé par cette entreprise comme Commissaire aux comptes,que le commandant en chef de la patrouille financière évite d’exhumer ses propres cadavres.
Au-delà de LMC, il y a lieu de se demander à quand les rapports de gestion de la SNEL, de la DGDA, de la REGIDESO, la DGRAD, du FPI, de la BCC, du FONER, de l’OCC, de la SONAS, de la CNSS, de COHYDRO…?

Jules ALINGETI a sans doute le mérite d’avoir renforcé la visibilité du travail de l’IGF dans la gouvernance des finances publiques mais l’impact de son travail sur le bien-être des Congolais demeure mitigé. Les enseignants, les militaires comme les autres fonctionnaires de l’État continuent de grincer les dents tant que leurs bourreaux du système financier semi-colonial resteront opérants et encouragés par des contrôles de charme effectués par le patrouilleur en chef  dans plusieurs entreprises afin de donner au régime l’illusion de bon élève dans la gouvernance de la chose publique. Même avec l’arrivée des parquets financiers, les ardeurs partisanes, si elles ne s’arrêtent, feront toujours le lit aux commissions et rétro-commisions, aux surfacturations et détournements qui sont devenus monnaie courante.

Les Congolais attendront encore longtemps pour voir leur argent contribuer au développement du pays et à la prospérité de tous.

Martinez NGYALUKA

Ci-joint la liste des inspecteurs retraités abusivement  :

 

 

 

 

 

 

 

 

Une réquisition d’informations de l’IGF adressée aux LMC mais dont le rapport se fait attendre :

 

 

 

 

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