SOCIETE
ISCO : 20 ans au service des communautés rurales en RD Congo
Published
4 ans agoon
By
RedactionC’est une bataille sans merci que livre « Impreza-Servisi-Coodinati » (ISCO), une organisation sans but lucratif de droit italien, contre les maux (misère, malnutrition, enclavement…) qui frappent de plein fouet plusieurs communautés rurales en République démocratique du Congo.
Avec l’appui de ses partenaires dont l’Union européenne, ISCO déploie son savoir-faire dans le développement communautaire pour promouvoir les meilleures variétés des principales cultures de différentes zones d’intervention souvent d’accès difficile ; améliorer les capacités de gestion technique et institutionnelle des structures paysannes ; renforcer la filière commerciale ; désenclaver les zones de production par la réhabilitation ou la construction des infrastructures rurales ; et préserver l’environnement.
De la province du Kwango à la Tshuapa en passant par le Kwilu, le Maï-Ndombe et le Sud Ubangi, ISCO s’est révélée, depuis son arrivée en RDC en 2000, comme un véritable créateur de développement communautaire en zones d’accès difficile grâce à ses solutions pragmatiques aux problèmes qui entravent le développement des milieux ruraux. Un combat de 20 ans qui vise avant tout l’autonomisation des paysans et le bien-être des populations rurales.
Au début de ses activités en RDC
ISCO est un acronyme italien « Imprezi-Servisi-Coodinati » qui signifie Initiative pour le Développement Communautaire. L’ONG fut créée en 1986 à Venise en Italie dans l’objectif de promouvoir le développement des communautés locales du Tiers Monde en apportant des solutions aux problèmes qui entravent leur développement.
Présente en RD Congo depuis 2000, ISCO travaille, jour pour jour, dans l’organisation paysanne, pour améliorer les capacités des structures paysannes à se gérer institutionnellement et techniquement ; dans la relance de la production agricole, pour la promotion des principales cultures de différentes zones d’intervention et le renforcement de la filière commerciale ; dans les infrastructures rurales pour désenclaver les zones de production et améliorer les conditions de vie des communautés rurales ; et dans l’environnement.
L’ONG s’est lancée dès le début de ses activités en RD Congo sur la sécurité alimentaire au Kwango et Mai-Ndombe où elle a promu différentes variétés des cultures vivrières en faveur des ménages, notamment le manioc, le maïs, les arachides, l’haricot, le riz, le niébé, etc.
Mais à côté des cultures vivrières, ISCO mène également des activités connexes liées à la promotion de l’élevage par la diffusion des géniteurs bovins et ovins améliorés, à la campagne de vaccination des poules contre la PPA ainsi qu’à la réhabilitation et la construction des certaines infrastructures rurales notamment les écoles, les adductions d’eau, les routes de desserte agricole et les ponts pour faciliter le transport et l’évacuation des produits. Ses activités se sont étendues vers le Kongo Central, dans le Sud-Ubangi mais aussi dans la Tshuapa.
Zoom sur les défis et résultats des projets
Bien installé en RDC en 2000, ISCO a démarré son tout premier projet en 2002 axé sur la relance de la production agricole dans le territoire de Feshi, une partie du territoire de Kenge et le territoire de Masimanimba et de Bagata. Mais son action s’est élargie au fil des années dans d’autres territoires notamment Feshi, Kahemba, Kasongo, Popokabaka au Kwango, dans les provinces du Kongo Central, du Sud Ubangi et de la Tshuapa.
De 2000 à 2020, ISCO a travaillé, dans le volet de la relance de la production agricole, pour la diffusion des variétés améliorées de cultures vivrières (manioc, mais, arachide, haricot, niébé) et de rente (palmier à huile) et la promotion de l’élevage par la diffusion des géniteurs bovins et ovins améliorés, les campagnes de vaccination des poules contre la PPA.
Elle a déployé aussi son savoir faire dans l’organisation paysanne, en mettant en place un mouvement associatif de près de 5 000 organisations de base dans les provinces issues du démembrement du grand Bandundu (Kwango, Kwilu et Maï-Ndombe), et accompagné près de 1000 organisations des producteurs dans la province de l’Equateur.
Dans la commercialisation des produits agricoles, ISCO a créé dans les provinces issues du démembrement du grand Bandundu, un réseau d’une quarantaine de magasins de dépôts de stockage de produits agricoles et magasins de produits manufacturés et des bureaux pour les organisations paysannes, avec transport par camion et baleinières vers les grands marchés urbains.
Dans le volet des infrastructures, ses activités se résument
notamment dans la réhabilitation des routes et pistes, la construction d’adductions d’eau potable, des écoles et des dépôts, le balisage des rivières, la construction et réhabilitation des ponts.
Un réseau de près de 2000 km de routes et pistes de desserte agricole entretenu par la méthode HIMO, et une soixantaine de ponts construite principalement dans les provinces de Bandundu et de l’Equateur. ISCO dispose à cet effet d’une forte capacité de mobilisation d’une vingtaine d’ingénieurs Travaux Publics de haut niveau qui travaillent dans ses chantiers et dans son bureau d’études à Kinshasa.
Dans le cadre du Projet de reconstruction/réhabilitation des infrastructures scolaires(PRRIS), ISCO a construit 24 écoles primaires dans l’ex-Bandundu et dans l’ex-Equateur. A cela, il faut ajouter la construction d’adductions d’eau potable avec le financement de l’Union européenne dans les cités de Popokabaka pour 18000 bénéficiaires et à Kahemba pour 24.000 habitants.
En ce qui concerne la sécurité alimentaire, ISCO organise des formations nutritionnelles dont les thèmes émanent des conclusions des résultats des enquêtes nutritionnelles. Ces formations sont assurées en collaboration avec les zones de santé et par un réseau d’experts nationaux et locaux qui collaborent avec ISCO.
Menées avec l’appui des partenaires tant nationaux (Gouvernement de la RDC, PAR II, PARAU, ECOFAC, PARRSA, PRRIS/BCECO, PADIR, APEP…) qu’internationaux (dont la Délégation de l’Union Européenne, la Banque Mondiale, l’Union Européenne, la Banque Africaine de Développement, l’Agence Française de Développement), toutes les activités décrites ci-haut visent à autonomiser les paysans, à encourager le développement communautaire et à favoriser le bien-être des communautés rurales.
Le choix de zones d’intervention dépend des projets et des conditions fixées dans les appels à propositions. Mais très souvent, ISCO privilégie les zones où elle a déjà des activités pour les renforcer, a fait savoir l’Ingénieur Willy Bitwisila.
Des projets en cours
Pour le moment, ISCO exécute quatre projets axés entre autres sur la fortification nutritionnelle, la lutte contre le Konzo dans le Kwango et la préservation de l’environnement et l’élevage.
« Nous sommes entrain de travailler pour promouvoir la production et conservation des légumes riches, la production des chenilles, la pisciculture et la valorisation des aliments locaux au Kwango. Nous luttons également contre la consommation excessive de manioc amère contenant du poison (acide citrique) qui cause certaines maladies comme le Konzo dans la région du Kwango. Et notre action consiste à substituer ces maniocs amers par des maniocs doux », explique Ir Willy Bitwisila, responsable d’ISCO.
En outre, ISCO se trouve au front contre la peste qui décime les volailles dans la région en menant mais également contre les criquets puants qui envahissent et ravagent les champs dans le Kwango. Si les campagnes de vaccination ont permis de contrôler la peste récurrente dans cette partie de du pays, ISCO a trouvé dans les criquets migrants un bon engrais pour fertiliser le sol et soutenir certaines cultures. Dans les villages de la province du Kwango où on ne trouve pas des jardins de case, ISCO est entrain de promouvoir deux types de légumes notamment l’haricot vivace qui peut vivre pendant plusieurs années ainsi que le faux manioc qui ne tuberculise pas.
L’élevage des gibiers pour préserver l’environnement
Dans la Tshuapa, « Imprezi-Servisi-Coodinati » mène un autre projet dans la promotion de l’environnement et de l’élevage pour offrir à la population des alternatives lui permettant d’avoir à sa portée de la viande sans détruire l’environnement. Ici, l’ONG a réussi à domestiquer quelques espèces de gibiers très prisés par les villageois et qui les poussent souvent à bruler plusieurs hectares de brousses ou de forêts. Il s’agit du « simbiliki » et du « nkumbi » qui sont élevés comme des lapins et s’acclimatent déjà bien. Isco est aussi présente dans le Sud-Ubangi où elle exécuté un projet de construction des écoles.
Des défis aux projets
« Aux grandes victoires, les grands combats », dit-on. Les succès récoltés par ISCO dans l’exécution de ses projets ne sont pas sans difficultés. Au nombre des défis rencontrés, l’Ir Willy Biwisila cite entre autres l’inaccessibilité de la plupart de zones d’intervention à cause de l’inexistence et/ou du délabrement très avancé des infrastructures routières, des ponts, des pistes, etc. Pour atteindre les bénéficiaires, l’ONG se voit contrainte de réaliser des activités connexes afin de désenclaver ces régions.
A l’inaccessibilité s’ajoutent les contraintes d’ordre financier pour couvrir des besoins énormes dans ces zones où tout est prioritaire ; et l’indifférence des populations vis-à-vis des programmes de formation organisés. Contrairement à d’autres pays, les villageois exigent des per-diem pour participer aux formations que l’ONG organise pour leur propre développement.
Néanmoins, ces contraintes n’ont pas ébranlé la détermination de l’ISCO à mener sa lutte contre l’insécurité alimentaire à travers le pays et d’apporter son savoir-faire dans le développement communautaire partout où les besoins se présentent. Sa longue expérience de terrain et ses solutions très pratiques aux problèmes des communautés rurales font sans doute de cette ONG un partenaire privilégié en RD Congo dans l’exécution des projets.
Le Mandat