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KINSHASA : COUP D’ÉTAT OU C0pOUP DE THÉÂTRE ?

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Dimanche 19 mai vers 4 heures du matin, le Palais de la Nation a été assiégé pendant quelques minutes par Christian Malanda et ses hommes lourdement armés qui ont même réussi à hisser le drapeau de leur mouvement  » Nouveau Zaïre » avant d’être mitraillés par la Garde Républicaine. Mais avant l’assaut du Palais de la Nation, les gangsters se sont attaqués à la résidence du très contesté futur Président de l’Assemblée nationale Vital KAMERHE et ils y ont perdu un membre et tué deux policiers. Mais les Congolais n’ont pas fini de s’interroger.

Comment un coup d’État vise en premier un site non stratégique et une personne qui n’est ni le Chef de l’État ni le chef d’État Major général ? Qui a envoyé Christian Malanda et pourquoi a-t-il été tué plutôt que d’être arrêté pour être jugé alors qu’il serait entré au Palais de la Nation sans résistance ?  Et pourquoi a-t-il ciblé Vital KAMERHE en ce moment ci ? Comment un gang lourdement armé incapable de défaire quelques policiers de la garde rapprochée du Vice Premier Ministre KAMERHE pouvait se permettre d’aller défier l’armada de la garde républicaine qui protège le Palais Présidentiel ? Et quel intérêt avaient les assaillants de prendre un Palais de la Nation que le Président Fatshi ne fréquente que très rarement depuis qu’il s’est installé à la Cité de l’OUA? Quelles sont les complicités internes et externes du Nouveau Zaïre ? Si  la sécurité de la ville était réellement entamée, pourquoi les autorités ont-elles autorisé la production du méga concert religieux au stade des Martyrs ? Des questions sans réponses.

Selon le témoignage d’Amida Shatour, épouse de Vital KAMERHE, la quiétude familiale a été interrompue vers 4 heures du matin lorsque son mari l’a réveillée pour l’alerter que leur résidence était encerclée et que des tirs nourris étaient entendus depuis près d’une heure. Après avoir repéré la situation de la parcelle avec des drones militaires nocturnes, les assaillants présentés comme partisans du Mouvement « Nouveau Zaïre » avec leur Président Christian MALANDA en tête, s’affrontaient avec la garde rapprochée du Vice Premier Ministre chargé de l’Économie nationale Vital KAMERHE qu’ils ont voulu éliminer, selon la famille de ce dernier. Mais la résistance des gardiens,malgré la perte de deux d’entr’eux, a contraint le commando du Nouveau Zaïre à se retrancher au Palais de la Nation emportant un de ses membres tué au cours de l’affrontement.

Sans coup férir, Christian Malanda et ses hommes introduits au Palais présidentiel et ont même eu le temps de descendre le drapeau de la RDC et de hisser celui de leur mouvement. Des vidéos en circulation montrent comment le meneur du gang intercédait  dans la cour du Palais présidentiel remerciant Dieu pour la victoire.l Cependant, la réplique de la Garde Républicaine s’est révélée farouche et a défait ce que le Chef d’État Major général Ekenge a qualifié de  » tentative de coup d’État » .

Plusieurs des assaillants ont été tués y compris leur chef de file et général autoproclamé Christian Malanda. Quelques dizaines d’assaillants ont été arrêtés

Qui est Christian Malanda et que voulait-il ?

Originaire de Kolokoso, territoire de Kenge dans la province du Kwango, le prétendu putschiste âgé de 50 ans est un ancien officier des FARDC (capitaine) qui a quitté les rangs pour devenir un homme d’affaires puis un acteur politique basé aux USA. Selon certains, il serait connu comme trafiquant des enfants africains vers les Amériques et l’Europe grâce à une organisation humanitaire créée par son père.

Christian Malanda à droite et son fils dans la cour du Palais de la Nation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses vidéos et publications sur les réseaux sociaux révèlent qu’il était très actif sur l’axe Washington-Londres-Paris-Bruxelles-Rome cherchant des soutiens à son projet d’exhumer une nouvelle République du Zaïre au Congo-Kinshasa. Depuis 2016, il avait même déjà formé son gouvernement avec la crème intellectuelle de la diaspora congolaise et cumulait dans sa a résidence des armes sophistiquées pour mener à bien son plan macabre.

Comment est-il arrivé à Kinshasa avec ses hommes dont des spécialistes militaires étrangers ainsi que leurs armes, sans être repérés?

A la première version officielle du dimanche 19 mai, les assaillants seraient entrés par Brazzaville avant de lancer leur attaque. Ce lundi matin, une vidéo postée par la Garde Républicaine dévoile une luxueuse villa de la Gombe où se tramait le complot ainsi que la logistique préparé par le gang.

Pourquoi VK et en ce moment ?
C’est la question que soulèvent beaucoup d’observateurs Kinois qui relèvent l’amateurisme et le caractère suspect entourant cet événement.  » Vital KAMERHE est attaqué au moment où il est pressenti Président de l’Assemblée nationale, deuxième Institution du pays. Sa candidature a dû souffrir et survivre à moult soubresauts d’une guerre des dinosaures au sein de l’Union Sacrée de la Nation, la plateforme politique du Président Félix Tshisekedi. Pour départager les protagonistes, ce dernier les a soumis aux primaires pour que le plus fort dirige la chambre basse. Une première dans l’histoire de la Majorité présidentielle en RDC.           Le Président de l’UNC et Vice Premier Ministre chargé de l’Économie nationale a gagné haut la main ces primaires en battant à plate cousue Modeste BAHATI, président sortant du Sénat et Christophe Mboso, Président du Bureau d’âge qui s’accroche à doubler son mandat.

Consécutivement au verdict des primaires, l’inamovible Mboso Nkodiapwanga a tenté d’arracher le poste de 2eme Vice Président du Bureau définitif de l’Assemblée nationale mais des voix se sont levées au sein de l’Union Sacrée réunie autour du Chef de l’État pour désavouer l’homme à la plus longue carrière politique en RDC au profit d’une autre candidature issue de la Grande Orientale pour rétablir l’équilibre géopolitique.
C’est à quelques heures de l’éjection de la candidature de Pépé Mboso que la résistance de Vital KAMERHE est attaquée in tempore suspecto.

Des analystes indépendants indiquent qu’un coup d’État suppose que les putschistes visent d’abord le Chef de l’État en place, sa mort , son arrestation ou sa fuite à l’étranger.. ainsi que les sites stratégiques du pays pour renforcer ses rangs et déstabiliser le régime en place.

Mais l’enjeu de l’attaque du dimanche 19 mai à Gombe semble floue, explique un observateur contacté par lemandat.cd. Pour lui, le Commando de Christian Malanda ayant séjourné à Kinshasa sans être inquiété par les services de sécurité, « aurait peut-être similé le coup d’État, après avoir raté leur mission d’éliminer KAMERHE ».

« En raison des accords conclus avec son principal allié Félix Tshisekedi depuis Genval, Vital KAMERHE gênerait beaucoup l’UDPS qui envisagerait de forcer un 3eme mandat de son mentor alors que l’homme de l’UNC attendrait impatiemment son tour », estime un  autre commentateur de l’union sacrée.
Mais qui a envoyé ce commando de 50 personnes devant les feux des Forces armées congolaises ? Des questions qui trouveront sans doute des réponses aux termes de l’enquête officielle en cours.

Capturé puis interrogé par les FARDC, un des assaillants a révélé que les résidences du Vice Président à la Défense nationale Jean Pierre Bemba et de la Première Ministre Judith Saminwa étaient également parmi les cibles à attaquer par Christian Malanda qui leur aurait dit qu’il serait soit Président soit Premier Ministre s’il réussissait cette opération grâce au soutien des Américains. Mais le cinéma s’est arrêté net suite à une intervention musclée de l’armée loyaliste. Le Président devait ouvrir l’oeil et le bon sur ses partenaires qui soufflent le chaud et le froid en même temps. Il faut trouver les meilleurs alliés pour restaurer la paix et la sécurité sans lesquelles le Congo risque d’être cataloguée comme une destination à haut risques et de manquer des investisseurs.

Le Mandat

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