KINSHASA : LES EAUX EN AUGMENTATION, DES MILLIERS DE FAMILLES EN DÉTRESSE, LES AUTORITÉS IMPUISSANTES!

Plusieurs quartiers de Kinshasa sont sous l’eau après les pluies torrentielles. De nombreuses familles sont en situation difficile et enclavées dans les quartiers riverains de la rivière Ndjili. Et le spectacle sur le boulevard Lumumba reste apocalyptique. Aucune autorité n’est encore arrivée sur terrain ni aucune précaution n’est prise au moment où les eaux continuent d’augmenter et qu’une catastrophe humanitaire et sanitaire se profile à l’horizon. 

Des files d’embouteillages étalés sur plusieurs kilomètres avec plusieurs véhicules embourbés dans les eaux au niveau du Centre Missionnaire Shekinah où le débordement des eaux de pluie crée un bourbier de 300 mètres.

Ici, les passants courageux tentent une traversée périlleuse à pied, les eaux jusqu’aux hanches, dans une bousculade insolante alors qu’à certains endroits la pression des eaux est tellement forte qu’elle emporte les passants faibles. Pour résister à la pression les passants sont obligés de se tenir les uns avec les autres offrant un décor des migrants du Panama.

Ces kinois ont passé la nuit à une station service

« J’ai dû patauger avec ma veste dans ces eaux sales pour regagner mes pénates « , se plaint Martinez Ngyaluka, Journaliste Éditeur dû Groupe de Presse LE MANDAT en provenance d’une fête de mariage à Béatrice Hôtel.

Ce chevalier de la plume décrit « une situation très chaotique qui nécessite une intervention urgente des autorités pour assister de nombreux kinois qui ont passé la nuit dans leurs véhicules et restent cloîtrés sans secours aux abords de Lumumba attendant despèremment une issue. Mais l’issue n’est pas pour aujourd’hui, affirme notre témoin, car les eaux sont en augmentation et les véhicules ne sauront pas bougé immédiatement après la baisse de l’eau ; car les bouchons sont visibles sur plusieurs kilomètres ».

UNE INONDATION CYCLIQUE

Les analyses et commentaires fusent de partout décrivant un drame jamais vécu sur le boulevard Lumumba. Certains kinois parlent même d’un « remix du déluge de Noé  » alors qu’en réalité les inondations de la rivière Ndjili sont cycliques, indique un riverain du quartier Salongo à Limete.
Ce kinois explique: « ce n’est pas la première fois qu’on connaisse ce genre d’inondations. Elles se produisent tous les cinq ou dix ans quand des fortes pluies s’abattent sur Kinshasa et en même temps au Kongo central. Et quand les eaux remontent le lit de Ndjili, elles ont tendance à traverser sur son ancien passage bloqué par la Fondation Shekinah. Vous savez que chaque l’ancien temple de cette église était régulièrement inondé avant qu’elle aille occupér l’autre rive« , confie notre interlocuteur avant d’ajouter que » présentement, toute la zone marécageuse derriere Shekinah a été lotie et plusieurs bâtisses y sont érigées au point que la rivière ne sait plus respirer.

Il fait préciser que le lit de la rivière à l’endroit du pont NDjili est une canalisation aménagé dans le cadre des travaux de construction de la station de captage d’eau de la Regideso. Et dans les moments de fortes pluies, ce passage bé suffit. C’est pourquoi les eaux remontent dans les quartiers riverains », explique le quadragénaire visiblement déçu de voir que les autorités du pays et de la ville ne prennent aucune disposition pour prévenir des drames pourtant évitables.

S.O.S au gouvernement Suminwa

Il est temps que le gouvernement Suminwa soit interpellé pour prendre les taureaux par les cornes et éviter une catastrophe sanitaire dans une ville où les conditions de vie peinent à s’améliorer.  Il est urgent de mettre sur pied un plan de sauvetage des familles bloquées par les inondations et d’assistance aux occupants des véhicules bloqués sur Lumumba et qui ne peuvent abandonner les véhicules et leurs marchandises.

En urgence, on doit déplacer le séparateur pour faciliter l’ecoulement rapide des eaux sur le boulevard et rouvrir la circulation. Mais avant cela, l’autorité doit évacuer les habitants riverains du quartier Salongo Limete pour leur protection.

Ensuite, secourir les familles bloquées par les inondations aux quartiers Debonhomme et Vallée..
À long terme, l’accélération des travaux des rocades avec la construction d’un second pont sur Ndjili, la réhabilitation de la route-rail connectant poids-lourd et Tsangu, enfin la démolition des nouvelles maisons érigées le long de Ndjili derrière Shekinah doivent préoccuper les autorités du pays.

La station de captage de la Regideso étant inondé, les kinois de Tshangu risquent de crever de soif si la route principale n’est pas dégagée.

Ensuite, le gouvernement provincial doit envisager la démolition de nouvelles maisons derrière le Centre missionnaire Shekinah et ouvrir deux grosses canalisations qui permettent aux eaux de traverser leur ancien lit de manière encadrée et sécurisée.
Mais pour éviter de prolonger la paralyser jusqu’aux communes jusqu’à présent épargnées, le gouverneur doit interdire provisoirement la circulation par véhicules sur le boulevard Lumumba afin de faciliter le désengagement en cas d’une éventuelle diminution des eaux.

Les dernières pluies diluviennes qu’on se sont abattues au Kongo central et dans la capitale ont causé des dégâts énormes et mort d’hommes. Le bilan humain provisoire se chiffre à une dizaine de morts à Kinshasa comme en province.

Le Mandat