La flambée des prix du pétrole, du gaz et des denrées alimentaires devrait affecter d’abord les prolétaires des zones urbaines et urbaines, selon un constat.
Depuis quelques semaines, il s’observe une « augmentation des prix des biens de première nécessité » à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Nous pouvons citer le pain, l’huile végétale, le sucre, le lait et le riz. Dans certains coins de Kinshasa, le pain appelé communément “Kanga journée” vendu autrefois à 200 FC coûte désormais à 300 FC. Celui de 300 FC est passé à 500 FC et celui de 500 FC à 750 FC.
Pour maman Antoinette, 57 ans, vendeuse des pains explique cette situation. « Cela peut faire deux semaines depuis que nous vivons cette augmentation des prix des pains. Le pain autrefois vendu à 200 FC se vend aujourd’hui à 300 FC et celui de 300 FC à 500 FC. On ne nous a rien dit à propos », a détaillé maman Antoinette avec sa bassinette des pains sur la tête rencontrée aux alentours de la boulangerie le Matin dans la commune de la N’sele.
Un ralentissement de la croissance à craindre
D’après une étude faite par la Banque mondiale, un ralentissement de la croissance peut se faire sentir en 2022 en Afrique subsaharienne, où de nombreux pays, à peine remis du choc économique du Covid-19, sont confrontés aux conséquences de la guerre en Ukraine. Dans un rapport semestriel sur les perspectives macroéconomiques du continent publié mercredi 13 avril, l’institution prévoit « une croissance de 3,6 % pour 2022, en baisse par rapport aux 4 % enregistrés en 2021 ».
« Ce ralentissement s’inscrit dans un contexte régional marqué par la persistance de nouveaux variants du Covid-19, l’inflation globale, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et les chocs climatiques. La montée des cours mondiaux des matières premières, qui s’est accélérée depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, vient s’ajouter aux autres défis économiques de la région », détaille le texte, signale le journal le Monde.
« Principaux exportateurs mondiaux de denrées alimentaires, la Russie – qui est aussi le plus grand exportateur d’engrais au monde – et l’Ukraine, représentent une part importante des importations de blé, de maïs et d’huile de graines, et celles-ci pourraient s’interrompre en cas de poursuite du conflit », précise la Banque mondiale.
« Probabilité plus élevée de troubles civils »
La flambée des prix du pétrole, du gaz et des denrées alimentaires de base risque surtout d’affecter les populations les plus pauvres des zones urbaines, prévient-elle. Selon l’institution, l’impact le plus important du conflit « pourrait être une probabilité plus élevée de troubles civils qui résulteraient d’une inflation des prix alimentaires et énergétiques dans le contexte d’une instabilité politique accrue ».
Nicolas Kayembe