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La révision constitutionnelle vue de l’expert Alouma Mwakobila

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Dans son décryptage, cet expert en Économie et Politique de développement répond en même temps à l’analyse de l’Honorable MUHIVWA NGWEBO Godefroy et donne ses raisons profondes de la révision de la Constitution sans oublier de poser les gardes fous pour éviter une loi fondamentale partisane. Voici la teneur de son analyse :

J’apprécie l’exercice intellectuel auquel s’est livré un compatriote que je viens de découvrir au nom de L’Honorable MUHIVWA NGWEBO Godefroy et lui remercie pour la qualité de la mise en forme de ses réflexions qui posent clairement la problématique en précisant à sa guise le contexte de l’événement avant de nous livrer la dialectique relative à la révision constitutionnelle, pour enfin nous donner sa conclusion quant à ce.
Une dissertation complète que je félicite et à laquelle je me joins pour répondre à quelques coquilles qui sont à mon avis des vérités qu’il faille rétablir en vue de débarrasser cette révision que nous voulons tous de considérations politiques désuètes.
Je commencerai d’abord par la revisitation du contexte ayant prévalu à l’élaboration de la fameuse constitution issue de 1+4.

1. Loin d’etre rédigée dans le contexte de la fin des guerres, la constitution actuelle du 18 février 2006 a été le produit de la transposition des hostilités et violences au sein des institutions et des lois de la république. Depuis lors, le pays est rentré dans une spirale de violences institutionnelles sous une ambiance macabre de menace permanente de la balcanisation, à l’instar d’un volcan en ébullition. Au sujet précisément des guerres, celles ci étaient toutes devenues des rébellions uniquement internes, se succédant jusqu’au M23 et AFC de Nanga’a.

En dépit de son existence, le grand regret sera la rédaction d’un document aussi important pour la république (cette constitution) à un moment des turbulences inapproprié et soumis à tous les dictats hégémoniques de ceux qui ont eu raison contre notre volonté de libération pour nous asservissir jusqu’à présent. Si le pays n’a pas su émerger depuis la promulgation de cette constitution, ses acteurs ne peuvent pas continuer d’en être fiers et penser qu’elle n’en serait pour rien, hélas !
L’actualité de la présente constitution devient donc un sujet à caution qu’il faille traiter au même titre que la constitution de 1981 atteinte d’obsolescence vis-à-vis des exigences du miltupartisme des années 90.
2. En ce qui concerne l’organisation des forces armées à l’époque du Maréchal Mobutu, aucune comparaison objective ne donnerait raison à ce que la Rdc a connu et a vécu par la suite avec des simulacres forces de défense nationale dont les faiblesses sont devenues chroniques. Contrairement à la logique actuelle d’invitation des forces militaires extérieures, voire des forces paramilitaires internes, pour venir à la rescousse de nos forces loyalistes, Mobutu avait utilisé les forces armées totalement loyalistes pour la défense du pays, quand bien même ces forces étaient dilatées en plusieurs unités comme SARM, GACI, DSP, … ; ces forces n’étaient pas obscures, et l’histoire de  » lititi mboka  » qui me trouva à l’époque au campus de Lubumbashi n’avait été qu’une cabane orchestrée par les officines étrangères pour discréditer le régime de Mobutu. La connotation négative entachée à ces faits n’est pas exhaustive.
3. Si il eût des collaborateurs compétents dans ce pays, c’est bien Mobutu qui les avait sous toutes tendances confondues. Le débâcle de la deuxième république vers les années 90 était dû en grande partie à l’effondrement du bloc soviétique, ce qui occasionnant la rupture de coopération militaire entre l’OTAN et le régime Mobutu, avec toutes les conséquences dont le pays continue à payer le prix jusqu’à nos jours. Il ya donc une grande part des manœuvres de la fameuse communauté internationale qu’il ne faille escamoter sur les motivations ayant conduit jusqu’à notre défaite qui nous imposant la rupture à la constitution de 1981 pour une nouvelle république.
4. Les causes de la guerre contre Mzée Kabila ne sauraient être ramenées à l’accaparament du pouvoir d’autant plus que le pouvoir dit de libération n’avait qu’une année d’existence après le chambardement du régime dictatorial de Mobutu. Et même alors, pourquoi cette guerre a t elle continuée jusqu’à nos jours alors qu’elle avait déjà réussi la liquidation de Mzée ? La vraie cause c’est que la fameuse communauté internationale commandée à travers l’ordre mondial américain ne voulut pas toute propension d’émancipation des autorités congolaises et comme elle le fût contre Lumumba, elle liquida Mzée et toute sa suite. De même la vraie cause n’a jamais été le prétendu soutien que la Rdc aurait accordé aux forces militaires étrangères négatives pour attaquer le Rwanda et l’Ouganda. Les forces de l’Afdl composées des FDLR de Kagame avaient déjà décimé en territoire congolais la quasi totalité de ceux qu’elles considererent comme genocidaires ou forces negatives. Le reste de ces dernières traversa vers le Congo Brazzaville où certains seront dirigés vers l’Europe et les Usa.
5. Les défaites infligées aux rebelles lors de tentatives de la prise de l’aéroport de N’djili et de la prise du camp d’entraînement militaire de Kitona, furent l’œuvre de nos soldats loyalistes appuyés par l’Angola et la population locale. Il s’en était suivi certes l’éclatement des forces RCD mais ceci fût l’expression des congolais qui avaient préféré se désolidariser du RCD / Goma que dirigeait l’armée rwandaise. Cependant le MLC fût la seule rébellion de souche interne qui obtint le soutien de l’Ouganda.
6. La guerre contre Mzée Kabila ne s’était jamais arrêtée pour donner lieu à la paix en Rdc grâce à la mise en place des nouvelles institutions issues d’une nouvelle constitution. Au contraire, la guerre que l’impérialisme n’a pas réussi contre Mzée Kabila à cause de sa ténacité et sa capacité rocambolesque à polariser les hostilités (la guerre sera longue et populaire), a été transposée au sein même de l’appareil de l’Etat congolais pour enfin lui apporter le coup de grâce (c’est cette modalité de partage de pouvoir auquel Mobutu s’insurgea devant Nelson Mandela au moment de négociations tenues au bord de  » Hutenica  » avec le représentant de l’Afdl).
7. Cette constitution ne mettait pas aux mêmes pieds d’égalité les forces loyalistes et les rebelles patentés de l’OTAN. Rien que la monture de l’exécutif peut en témoigner 1+4 ( càd 1+1+3).

Il était important pour moi de recadrer ce contexte en tant qu’observateur éclairé lors de ces événements, contrairement à l’opinion d’un acteur qui dépend de ses inclinaisons idéologiques.

*QUID DE LA NÉCESSITÉ DE RÉVISION CONSTITUTIONNELLE ?*

Contrairement à une certaine opinion d’acteur qui ne voit que le caractère immuable de cette constitution, la troisième république n’a pas fait émergé un modèle de gouvernance centré sur des aspirations intérieures du pays, mais elle est à la base d’une perdition du centre névralgique d’ordonnancement du pouvoir en Rdc.

N’étant pas un modèle à suivre, je ne vois pas en quoi on s’empecherait de sa rupture pour l’avènement d’une quatrième république porteuse de vraie démocratie et de bonne gouvernance pour l’intérêt du peuple.

Ce dernier n’attend que ça au vu de l’ampleur des désastres politiques commis par l’amalgame des politiciens dits congolais, sans fondement idéologique et sans repères lumineux, au service parfois, en toute inconscience, des ennemis avec lesquels ils s’entremêlent et s’enchevetrent en rendant difficultueuse la tâche de la gouvernance et celle de notre armée à la merci du joug impérialiste. D’aucuns n’ont pas tort de stigmatiser une sorte de complicité sournoise qui arrange les artisans internes et externes de cette constitution dans le sens que tous y tirent leurs dividendes sauf le peuple congolais.
Une construction constitutionnelle à la base d’une telle république ne devrait pas être encensée, mais hélas !
Ce n’est pas parce qu’elle serait difficile à refaire qu’il ne faut pas tenter. Si une autre constitution a été possible pour remplacer celle de 1981, une nouvelle constitution en remplacement de celle des belligerants est tout aussi possible. Pas de fatalisme !

Toutefois je reconnais que la guerre a commencé bien avant cette constitution et aujourd’hui, elle se poursuit malgré elle (constitution 1+4). Même si cette dernière n’arrange pas la gouvernance du pays, sa révision ne parviendrait pas non plus à mettre fin à une guerre impérialiste dont les visées sont d’ordre hégémonique en vue du contrôle des ressources stratégiques de l’Afrique Centrale.
Bref, cette constitution est à la fois un problème et un faux fuyant. Un problème dans le sens qu’elle a été rédigée sous pression internationale et sous leur contrôle, par des gens non habilités à représenter le peuple dans sa diversité et le tout, exacerbé par une tension de conflits internes sanglants.
Un faux fuyant car elle a beau être optimisée, elle ne parviendrait pas à mettre fin à la guerre impérialiste dont les objectifs sont la liquidation de l’Etat congolais.

Liquider ou pas l’actuelle constitution revient au même. Néanmoins, on peut se permettre de changer ce qui peut l’être à condition de respecter les dispositions verrouillées et d’apporter à la gouvernance plus de perspectives meilleures pour le pays, bien qu’en proie aux appétits voraces des puissances étrangères plus fortes que notre appareil de l’Etat.

Quant aux matières constitutionnelles à réviser et aux mesures étatiques auxquelles nous devrions nous appliquer dès à présent, elles sont bien décrites par l’Honorable et méritent une attention particulière de tous, j’en suis d’accord à 100% et lui en remercie.

Intérêt du Peuple
Loucasalouma@yahoo.fr

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