Depuis plus de deux décennies, la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC) est déstabilisée par des groupes armés appuyés par quelques pays voisins avec la complicité de la communauté internationale. Plus de six millions de morts sont enregistrés, un génocide oublié. Et près de 5,6 millions de déplacés internes.
Actuellement, ce pays est victime de l’agression rwandaise. Quelques localités de la province du Nord-Kivu sont occupées par l’armée de Paul Kagame avec les terroristes du M23. Cette violation de la souveraineté et l’intégrité de la RDC n’est pas toujours condamnée par la nébuleuse communauté internationale. Mais au moment où les forces armées de la RDC ont besoin d’être renforcées en logistiques et autres matériels de guerre afin d’éradiquer la menace, contre toute attente, le Conseil de sécurité vient de reconduire jusqu’au 1er juillet 2023, son régime d’embargo sur les armes et de sanctions relatives à la République démocratique du Congo.
Une résolution souveraineticide
En violation du principe de souveraineté, l’ONU oblige le Congo à lui notifier avant l’acquisition des « calibres allant jusqu’à 14,5 mm, des mortiers d’un calibre allant jusqu’à 82 mm, des lance-grenades et lance-roquettes d’un calibre allant jusqu’à 107 mm et de leurs munitions respectives, ainsi que des systèmes portables de défense antiaérienne (MANPADS) et des systèmes de missiles guidés antichars ».
Comment un Etat souverain et victime complot international peut-il livrer des informations stratégiques à ceux qui, selon plusieurs sources, instrumentalisent l’insécurité dans son territoire ? Cette résolution onusienne qui n’a pas bénéficié du soutien du Gabon, Ghana, Kenya, de la Chine et de la Russie, étale au grand jour la complicité qui a toujours existé entre certaines grandes puissances et le duo Rwanda-Groupes armés.
Cette restriction dangereuse confirme que « le congolais est assassiné, violé, pillé avec la caution de certains pays dits de la communauté internationale », a dénoncé le député du parti présidentiel, Peter Kazadi. Pour l’activiste Jean-Claude Katende, les Nations unies montrent « un manque d’intérêt pour la sécurité de la RDC ».
Et si la RDC emboîtait le pas au Mali ?
Le représentant permanent de la RDC à l’ONU a clairement fait remarquer que le dispositif de notification préalable est « complètement obsolète ». Malheureusement, la voix de Georges Nzongola n’a pas porté. Même les positions des pays de la région n’ont pas été aussi prises en compte.
Pour justifier cette décision souveraineticide, la France, allié du Rwanda (pays agresseur) a indiqué, toute honte bue, que le Conseil de sécurité devait être en mesure de sanctionner les auteurs des violations du droit international et du droit humanitaire. « Les sanctions prévues dans la résolution ne visent pas le gouvernement de la RDC mais des individus qui, par leurs agissements destructeurs déstabilisent l’Est du pays », a précisé Nicolas de Rivière espérant bénéficier de la naïveté de certains Congolais.
La RDC se retrouve presque dans la même situation que la Mali, qui a vu le mandat de la Minusma être renouvelé pour une année supplémentaire, sans tenir compte des fortes reserves émises par le gouvernement malien, notamment au sujet de la « liberté de mouvement de la force onusienne ».
En nationaliste, Issa Konfourou, représentant permanent du Mali à l’ONU a, sans ambages, annoncé que son pays « n’entend pas exécuter ces dispositions, malgré leur adoption par le Conseil de sécurité ».
Et si la République démocratique du Congo prenait la même décision au regard de la gravité de la situation sur le terrain. La souveraineté d’un pays ne se négocie pas. Dans son adresse à la nation, le 30 juin 2022, jour de l’indépendance, le président Félix Tshisekedi a lui-même dit que « l’intégrité territoriale de la RDC est une question vitale pour laquelle ni transaction ni compromission ne sera admise ». Il est donc appelé à prendre sa responsabilité afin de sauver la nation.
NK