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Quelle indépendance fête-t-on au Congo-Kinshasa ?

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Patrice Lumumba a posé la fondation mais son combat souffre des disciples engagés et son œuvre est à parachever par les révolutionnaires pour un Congo réellement libre et souverain et donner un sens au 30 juin (MARS).

C’est dans un cérémonial émouvant que les Congolais viennent de rendre un nouvel hommage à leur héro national Patrice Emery Lumumba inhumé ce jeudi 30 juin 1960, le jour même de la célébration du 63ème anniversaire de l’indépendance de la RDC. Cette célébration intervient dans un contexte de réchauffement diplomatique de l’axe Kinshasa-Bruxelles  depuis l’accession du président Félix Tshisekedi à la magistrature suprême. Rien d’étonnant, car le Chef d’État congolais est un familier de la Belgique pour y avoir passé plusieurs années d’exil aux côtés de son père Étienne Tshisekedi.

Dans la foulée de cette reprise diplomatique, deux événements saillants: la visite du Roi des Belges, Philippe 1er, et la restitution des œuvres d’art et des reliques de Patrice Emery Lumumba, l’homme orchestre de l’indépendance du Congo en 1960. Le tout s’est fait en prévision de la célébration avec pompe de la journée du 30 juin marquant l’accession du pays de Lumumba à la souveraineté internationale.

Questions : la RD Congo est-elle indépendante ou non pour célébrer cette journée ? Que se cache-t-il derrière ce retour en force de la Belgique en RD Congo ? Analyse.

UNE INDÉPENDANCE CONFISQUÉE

La nation congolaise célèbre avec faste ce 30 juin le 62eme anniversaire de son indépendance. Une indépendance acquise en 1960 au prix du sang par Lumumba et ses compagnons, et laquelle parût si vite comme une erreur de calcul pour les colons qui déclenchèrent un conflit au Katanga pour diviser l’ancienne colonie. Sous prétexte d’éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé, Américains et Belges vont revenir avec l’ONUC pour couler les pionniers de l’indépendance congolaise et reprendre le contrôle d’immenses richesses du Congo.

Dag Hammarskjold, l’ancien Secrétaire général de l’ONU opposé à cette démarche impérialiste, en paiera cash non loin de Ndola à la frontière zambienne. L’avion qui le transportait essuya un tir qui arracha la vie à cet homme pacifique et tous ceux qui l’accompagnaient. Depuis, plus rien sur le procès de cette erreur fatale de l’histoire de l’ONU en RD Congo.

Sous la barde de l’ONUC, Lumumba tué, découpé en morceaux placés dans les sacs et trempés dans l’acide avant d’être jeté dans les forêts du Katanga, selon Jean Paul Loiseau, ancien légionnaire et mercenaire belge et dernier témoin vivant du crime d’État.

Bien avant ce crime contre l’humanité, Lumumba venait d’être élu président par le Parlement après la destitution du Président Joseph Kasavubu le 13 septembre 1960.

Mais les colons concoctaient une nouvelle carte avec Joseph Désiré Mobutu qui monte un coup d’État afin de contraindre les nationalistes en exil.

Après 32 ans de dictature entretenue par l’Occident, Mobutu est chassé avec la bénédiction des mêmes impérialistes Américains et Belges qui vont utiliser Kagame pour apporter son soutien à Laurent Désiré Kabila.

Mais arrivé au pouvoir en 1997, Laurent Désiré Kabila, fidèle à la lutte de Lumumba, deviendra la nouvelle bête noire des colons.
La MONUC arrive en RDC sous prétexte d’assurer la paix, et Mzee Laurent-Désiré Kabila sera assassiné après avoir résisté à une tentative d’occupation du Rwanda.

Depuis, la Mission de l’ONU composée au départ d’environ 20.000 casques bleus venus des 65 armées du monde , ne quitte pas la RD Congo.

En dépit de son bilan catastrophique et très controversé, la Monusco se maintient au Congo depuis 22 ans mais sans être capable d’imposer la paix dans ce pays.

Par contre, pendant cette longue mission onusienne, les groupes armés se sont multipliés en RDC, que le pillage des minerais se fait comme jamais auparavant et le peuple congolais a perdu sa souveraineté sur plusieurs secteurs de la vie nationale notamment la défense nationale, la sécurité, la diplomatie, les élections, les mines, les finances et les infrastructures.

Les projets, les réformes , les mises en place, les lois sont conçus et exécutés en fonction des intérêts étrangers.

Bref, les anciens colons ont réussi à instaurer en RD Congo, un système de gouvernance par procuration, extraverti et au service de leurs intérêts.
Nombre de politiques africains sont conscients de cette situation mais ne peuvent pas se révolter pour rester à la mangeoire.

Conséquence, les Congolais ploient dans une misère profonde alors que la classe politique siphonne les richesses du pays pour s’enrichir et construire les métropoles impérialistes.

LE MEA CULPA DES BELGES

Après la longue épopée coloniale, la Belgique a été contrainte de quitter le Congo sous la pression des nationalistes conduits par Lumumba. Mais dans ses valises, la Belgique a emprisonné Lumumba à Bruxelles et emporté les symboles de la culture et tradition congolaise.

63 ans après, le Royaume de Belgique a décidé de libérer la dent de l’héros national congolais ainsi que quelques oeuvres d’art.
Pour nombre d’analystes, au-delà du folklore, le geste du Roi Philippe de Belgique est d’une haute portée symbolique.
Car les œuvres d’art et la relique de Lumumba libérée par la Belgique constituent les symboles de la culture et de la liberté pour la vraie indépendance du Congo.

Par ce geste, la Belgique reconnaît ses crimes au Congo Kinshasa et s’engage sur la voie du pardon.

Mais à en croire plusieurs observateurs congolais, « ce pardon n’aura tout son sens que lorsque la Belgique va réparer les tords causés aux Congolais,et arrêter de comploter avec ses alliés occidentaux pour continuer de mettre mains basses sur les ressources du Congo « .

 » La Belgique doit construire un port à la taille d’Anvers, des villes comme Bruxelles, des Universités comme Liège ou Louvain, et des Palais comme les Champs-Elysées bâtis avec les richesses de la République Démocratique du Congo », martèle un étudiant de l’Université de Kinshasa.

« Sans arrêter la machine du pillage qui a privé et prive encore aujourd’hui toute opportunité d’autodétermination aux Congolais, le pardon du Roi Philippe ne sera que du folklore », affirme un membre du Mouvement des Acteurs de la Révolution Sociale (MARS), un mouvement citoyen qui milite pour l’éveil, le réveil, la décolonisation et la dépolitisation des institutions politiques au Congo.

UN NOUVEL ENGAGEMENT POUR LA RÉVOLUTION

En marge de l’inhumation de Patrice Emery Lumumba, le Président Félix Tshisekedi a placé cet événement sous le signe du renouvellement de l’engagement individuel et collectif des Congolais pour construire un avenir meilleur.

Il reste à savoir combien dans la classe politique sont prêts à servir les autres et le pays dans le sacrifice et l’abnégation comme le fit Patrice Emery Lumumba.
L’occasion faisant le larron, le Mouvement Citoyen MARS estime à travers son Président, Martinez NGYALUKA, que « Patrice Emery Lumumba a posé la fondation de notre liberté, son œuvre est à parachever et seule la révolution sociale reste la voie royale pour donner l’opportunité aux Congolais de d’auto-déterminer, d’écrire leur propre histoire et se désolidariser des forces néocolonialistes ».

Le Mandat

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