À la tête de la Générale des carrières et des mines (Gécamines) pendant 11 ans, Albert Yuma, membre du Conseil d’administration de la Fédération des entreprises du Congo (Fec) pointé du doigt. C’est l’Inspection générale des Finances (IGF) qui l’a souligné dans son rapport d’audit publié vendredi.
Dans sa synthèse, l’IGF a constaté des irrégularités dans les cessions d’actifs miniers « à travers les contrats de partenariats », le manque de transparence dans la signature des contrats, des préjudices dans les cessions de droits.
Il a aussi épinglé le défaut de paiement d’impôts dus au Trésor, la présomption de détournement des deniers publics ainsi que le bradage du patrimoine immobilier de l’entreprise, etc.
L’IGF indique avoir retrouvé plus de 400 millions de dollars non retracés sur 600 millions. Elle note aussi des « avantages indus » payés aux dirigeants ou encore le « paiement de collations exorbitantes ».
De 2010 à 2021, la Gécamines a généré 2 milliards de dollars américains en ressources propres, précise l’IGF. Et d’ajouter que 1,5 milliard de dollars a servi au paiement des primes et collations du management.
Selon le rapport de l’IGF, les partenaires de la Gécamines ont réalisé un chiffre d’affaires global évalué à 35 milliards de dollars, « alors que l’entreprise n’a reçu que 564 millions de dollars comme royalties tirées de ces partenariats, soit 1,6% ».
Sous l’ère de l’ancien président congolais, Joseph Kabila, M. Yuma a dirigé cette entreprise publique minière jadis grand générateur des recettes en république démocratique du Congo.
Écarté en décembre 2021 de la gestion, l’agence anticorruption (IGF) avait lancé il y a plusieurs mois un audit de la société minière publique sur la période 2010-2020.
Le rapport publié ce 4 juin a révélé des irrégularités dans la gestion de Gécamines. Des pertes sont évaluées à plusieurs centaines de millions de dollars.
Josué NK
