Dans une déclaration faite mercredi à Kinshasa, le Collectif des femmes Yira (COFEYI) condamne « la manière avec laquelle les Casques blues onusiens sont entrés en RDC en provenance de l’Ouganda ». Elle indique, par l’entremise de Kahindo Kavowa Zawadile, Secrétaire du collectif, que la mission onusienne a franchi les limites jusqu’à détruire méchamment les dispositifs sécuritaires d’un Etat souverain, notamment les barrières métalliques de la DGDA et de la DGM à la frontière de Kasindi.
Selon cette structure, le bilan des « crimes commis » par le contingent de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (Monusco) lors des manifestations, fait état de « 20 morts et 52 blessés à Goma ; 9 morts et 25 blessés à Butembo ; 2 morts et 12 blessés à Kanyabayonga ; 3 morts et 13 blessés à Kasindi ». Cela, sans oublier « 104 personnes blessées ».
Lors de ces tueries que le collectif de femmes Yira qualifie des crimes contre l’humanité, « les Casques bleus de la Monusco ont réussi à mettre fin à la vie de trois personnes et blessé 13 autres parmi lesquels les enfants de 9 à 11 ans, alors que depuis 22 ans de leur présence en RDC, ils sont incapables de tirer sur les rebelles terroristes ADF qui nous endeuillent chaque jour. Pire encore, ils ont détruit par balle le transformateur du courant électrique qui alimente la cite de Kasindi Lubirihya plongeant ainsi la population dans le noir ».
RECOMMANDATIONS
Par ailleurs, le collectif de femmes Yira recommande au gouvernement congolais de prêter attention aux cris de détresse de la population qui exige le départ sans condition de la MONUSCO, considérant son bilan complètement négatif sur la protection des civils.
Il l’appelle également à lever l’état de siège d’autant plus qu’il estime que cette mesure est improductive pour assurer la protection des populations civiles. Pour ce faire, cette structure plaide pour la réorganisation urgente des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Le collectif de femmes Yira s’insurge contre le déploiement de la force militaire régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) au regard de leçons tirées de 22ans «de la présence improductive » de la MONUSCO en RDC.
A la population, il lui a été recommandé de demeurer vigilante, car la menace des terroristes ADF et M23 est toujours permanente dans la province du Nord-Kivu.
Aussi, de maintenir la pression non violente pour réclamer la paix et le départ de la Mission des Nations unies de la RDC. Quant au Conseil de sécurité des Nations unies, ce collectif de femmes recommande d’anticiper urgemment le retrait de la MONUSCO du sol congolais, tel que l’exige l’ensemble de la population, de diligenter des enquêtes pour identifier les Casques bleus ayant tiré sur les manifestants non armés à Goma, Butembo, Kanyabayonga, Beni et Kasindi en vue d’une justice équitable et indemnisation des familles de victimes.
François Kitoko/LN
