L’inspection générale des finances compte reprendre en ce mois de janvier son contrôle dans les entreprises publiques. Si cette annonce est faite en grande pompe dans les médias, elle suscite aussi une interrogation sur la forme qu’il prendra dans le chef des cadres et agents de ces entreprises.
L’IGF continuera-t-elle avec sa patrouille financière qui a permis la familiarisation de ses inspecteurs avec les mandataires pilleurs ou procédera-t-elle à un véritable audit de gestion pour sauver ces entreprises saignées à blanc alors qu’elles ne produisent rien et ne vivent que des fonds publics(redevances, droits, parafiscalité, subsides directs et indirects)?
Il faudra reconnaître que la patrouille financière, dépourvue des sanctions dans un pays où la megestion est la règle et la bonne gestion l’exception, a donné lieu à des résultats mitigés. Si Certains considèrent qu’elle a aidé à calmer l’hémorragie de pillage des entreprises publiques, d’autres, par contre, estiment qu’elle n’était qu’une accommodation aux mauvaises pratiques des mandataires publics voire un encadrement savamment orchestré de leurs Forfaitures.
Quel pouvoir disposera Jules Alingete qui relève de la Présidence de la République où y travaillent certains collaborateurs de la Haute hiérarchie qui, à l’instar des patrons de partis politiques, protègent les mandataires impunis en contrepartie des pots-de-vin et ce, au détriment de la nation ?
Les crimes économiques documentés et dénoncés quotidiennement par médias interposés, sont restés lettres mortes sous prétexte que la mission des inspecteurs était circonscrite à la patrouille et qu’elle ne pouvait passer outre. Ce genre de réponse cache l’impunité que cette structure consacre indirectement en ce que les entreprises vivent les conséquences des actes passés et actuels des mandataires. Ces actes ne peuvent être audités de manière isolée au risque d’aboutir à de mauvais résultats comme c’est le cas. Il est impérieux, pour l’honneur de ce service et de son chef, au regard de certaines accusations, de fois non étayées de collision avec les pilleurs, de laver son image en organisant des audits sérieux pouvant s’étendre aux exercices lointains pour comprendre les vraies causes de l’appauvrissement des entreprises et punir leurs auteurs. Tant que l’IGF n’autorisera pas ses inspecteurs, dans ses ordres de mission, à remonter chaque fois, en cas de nécessité, à des exercices non concernés par la période d’audit, mais cruciaux pour l’établissement de la vérité, ce service sera toujours critiqué et continuera à semer le doute malgré ses publicités comme une société commerciale vendeuse de services en quête de la clientèle.
La population s’est toujours étonnée de voir qu’aucun rapport n’est sortie des pillages des entreprises sous Kabila comme si les mandataires de cette époque ont été amnistiés par un accord secret qui ne dit pas son nom. De même pour les actuels mandataires, la population dans laquelle nous retrouvons des intellectuels parfois aguerris et mieux outillés que les inspecteurs faisant partie des organes étatiques de contrôle, observe ce théâtre pendant que certains croient qu’elle est dupe.
Un Secrétaire général à été sanctionné par la Cour des Comptes pour avoir détourné 5000 usd pendant que les mandataires pillent à ciel ouvert les entreprises publiques. Ils font régner le népotisme, le tribalisme et abusent de leurs pouvoirs en toute impunité parce qu’ils auraient des relations dans la haute sphère.
Nous osons croire que le contrôle qu’effectuera l’IGF en 2025 le sera après une évaluation objective des faiblesses des patrouilles financières et la prise en compte de la clameur publique qui ne supporte plus le détournement de deniers publics.
La seule issue pour l’IGF durant cette deuxième vague de contrôle serait de rectifier les tirs et faire amande honorable, car il y va de sa notoriété.
Le Mandat