Une fois encore, c’est un éditorial du très international journal français _Le Monde_ qui vient nous réveiller avec ce tocsin retentissant ; lequel nous rappelle la saga des chefs de l’administration urbaine de Kinshasa du passé et d’un passé récent.
Voilà ! L’autre jour, en passant aux approches du Rond-point Ngaba, on a été contraint d’observer en pleine voie publique un dépotoir tout aussi public sur la bretelle qui mène à deux universités : celle de Kinshasa et l’autre, celle qui offre ses cénacles à la pédagogie.
Donne dans la facilité, c’est d’accuser le Gouverneur actuel, Gentiny Ngobila. Trop facile. La bonne question, elle, tombe finalement à pic : _Est-ce que ça a commencé aujourd’hui ?_ Bien évidemment, non ! Avant de s’étaler sur la grand route, les détritus ont une longue histoire à raconter sur l’insalubrité de notre mégalopole. Ce qu’elles racontent, c’est l’absence aggravée de civisme des Kinois et leurs chefs de file respectifs de toutes ces époques. Elles racontent enfin la longue tradition de l’inaction dans tout ce qui est vital aux habitants de la ville.
A titre d’illustration, les Kinois ne savent pas que, pour s’urbaniser en vue se moderniser, Kinshasa est en manque de 100 milliards de dollars. Au début des années 2000, l’interpellation parue à la une du journal _NUMERICA_ a fait bondir l’ANR qui a failli s’etrangler car les barbouzes y voyaient un soupçon de subversion.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Oui, depuis c’est Ngobila qui vient de rappeler le dossier sur la table à l’image de ces grimoires à dépoussiérer. _Les priorités pèsent près d’un milliard de dollars_, indiquent des architectes, précise-t-on, sortis de ces écoles qui ne badinent pas avec les fondamentaux de l’éthique.
Ces milliards viendront du Gouvernement Central, bien entendu. En attendant ce jour dont demain n’est pas la veille, Mbaka a entamé de marquer des points, histoire de faire appel à son volontarisme légendaire. Aucune des quatre ex-sous-régions n’est en reste. Seulement à titre indicatif, on peut évoquer la situation — au propre comme au figuré — de quelques communes qui se localisent en plein centre de la capitale. Pour ne citer qu’une poignée d’entités telles que Makala, Bumbu, Selembao, Ngaba, et partiellement certaines autres comme Limete, etc. Ils ont l’avantage de vivre au milieu de Kinshasa mais hélas la vie de leurs habitants à tout l’air d’être, elle, marginale et périphérique.
C’est Ngobila qui a pris date avec eux pour les avoir tiré du précipice du désespoir et les reconnectés de fraîche date aux canaux du bien-être.
Ces canaux sont l’avenue Kikwit qui longe Lemba, Limete, Kalamu,Makala et débouche sur Elengesa. L’asphalte y joue un rôle social majeure : jusque dans les années 90 _les gendarmes venaient y donner la chasse aux citoyens_ non détenteurs de la carte d’identité. L’insécurité y était ce qu’elle est dans les _favelas_ au Brésil. Le taux des baux et loyers est relevé à peine le parfum de l’urbanisation a-t-il envahi _ces quartiers du crime_ comme on les appelait jadis.
Il en est de même _d’Elengesa_ la nouvelle artère qui traverse perpendiculairement _l’avenue Kikwit._ Non loin d’ici un ouvrage dont qui defraie toujours la chronique, c’est le Pont Bongolo, pose sur l’axe routier du même non. Mais pour évoquer _Elengesa_, elle serpente quasi allègrement jusque sur les hauteurs de Mont Ngafula. Elle également traverse désormais des quartiers coupe-gorge de jadis qui deviennent fréquentables aujourd’hui. Son cauchemar remonte loin sur la ligne du temps : il faut remonter vers les années 60 pour situer ses origines et c’est le milieu des années 20 qui l’estompe définitivement. Auteur de cette merveille : Gentiny Ngobila.
Et ce n’est pas fini. Le Mont Amba revendique aussi les mêmes avancées. Le Parc touristique _Mama Marthe Kasalu_ est une bonne petite merveille aujourd’hui. En lui conférant son baptême, le Gouverneur de Kinshasa a mis en parallèle le combat de la Sud-africaine Winnie Mandela aux côtés de son mari emblématique Nelson Mandela. Autant en est-il de « Mama Marthe » aux côtés d’Étienne Tshisekedi, a-t-il épinglé au cours de son évocation.
Que dire de l’éclat du Boulevard Lumumba ? Ou particulièrement l’éclairage de principaux axes de la Tshangu. La connotation d’avant Ngobila pour le public renvoyait à ces cités dortoirs où se développent le banditisme et d’autres pratiques sociales qui rappellent les mœurs viciées de mauvaise vie. Ngobila a réussi à renverser la vapeur.
Toujours à la Tshangu, cet autre axe routier qui part de Cecomaf pour se perdre dans le Kongo Central voisin. Que de projets sans lendemain ont attendu l’avènement d’un homme à la fois visionnaire et déterminé. Une vision qui, on le voit, dépasse le cadre de la capitale pour donner sur les provinces voisines et c’est déjà ça !
La Rédaction